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L’OTAN ; point de situation stratégique et perspectives d’avenir

 Perspectives d’avenir de l'OTAN


La fin de la guerre froide fut ressentie comme une victoire de l’OTAN. Pourtant la bipolarité allait rapidement remettre en cause ses objectifs et son fonctionnement, et finalement entraîner une remise en question de sa nature. Signé pour faire face à la menace soviétique le 4 avril 1949 à Washington, le Traité de l’Atlantique Nord reposait essentiellement sur l’article 5 qui définit le principe de la défense collective : tout membre de l’Alliance attaqué peut compter sur la promesse d’assistance mutuelle de ses partenaires en cas d’agression. C’est sur la base de ce traité, qui prévoit de promouvoir aussi la coopération économique, politique et culturelle, que se mettent en place les structures d’une Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).




L’OTAN est la seule organisation de sécurité occidentale en place et sans laquelle la sécurité européenne n’aurait pas de point d’encrage. En outre, elle est la seule organisation transatlantique qui lie les Etats-Unis au Vieux Continent au travers d’engagements, de procédures, de traditions et de dispositifs de déploiement.

Perspectives d’avenir de l'OTAN


A l’heure actuelle, les fonctions originelles de l’OTAN sont devenues anachroniques avec la fin de


l’ennemi communiste et son éclatement. La volonté Russe de s’attirer les crédits et les marchés occidentaux en fait désormais plus une nouvelle alliée qu’une future ennemie et le problème ALLEMAND est résolu. En somme c’est la nature même de l’OTAN qui a été remise en cause.

Si la menace soviétique soudait les membres de l’Alliance dans la nécessité de répondre rapidement aux crises, sa fin a mené la situation inverse. La grande menace du passé avait sans cesse contraint les pays membres de l’OTAN à des évaluations et des actions communes, tandis que les nouvelles menaces, beaucoup plus diffuses, complexes et moins directement susceptibles de mettre en péril la sécurité du continent, produisent des évaluations et des raisons différentes pour ne pas agir.



Les décisions prises par l’actuelle administration américaine dans le domaine de la politique de sécurité, avec l’engagement unilatéral de forces en Afghanistan, posent de nombreuses questions. Elles inquiètent notamment ceux qui veulent renforcer la sécurité internationale en privilégiant le développement des institutions multilatérales ainsi que la coopération et le dialogue politique.

I/.L’OTAN ET L’HYPER PUISSANCE STRATEGIQUE AMERICAINE:

Les décisions unilatérales prises par l’actuelle administration américaine dans le domaine de la politique de sécurité minent les efforts de l’OTAN qui gagnerait à s’appuyer sur des instruments juridiques globaux, promouvant la justice, la paix et la solidarité, afin d’atténuer ses dissensions et de renforcer sa crédibilité.



11. Rôle et place de l’OTAN.



L'OTAN a été créée par le Traité de l'Atlantique Nord signé à Washington le 4 avril 1949, instaurant une alliance de dix-neuf Etats démocratiques d'Europe et d'Amérique du Nord qui veulent sauvegarder leur sécurité commune par le biais d'une coopération politique et militaire.



Après la fin de la Guerre froide et de la division de l'Europe, l'Alliance, en conservant son objectif fondamental, la défense collective de ses membres, s'est réorganisée afin de participer à l'élaboration de structures de sécurité coopérative pour l'Europe tout entière. Elle a transformé ses structures politiques et militaires pour s'acquitter de tâches de maintien de la paix et de gestion de crises en coopération avec des pays non-membres de l'Alliance et d'autres organisations internationales.



Dans ce sens, Les 21 et 22 novembre 2002, à Prague le sommet de l'OTAN a mis en relief la question du sens de cette organisation et du rôle qu'elle a à jouer. Le Président Vaclav Havel l'a dit dans une interview pour la Radiodiffusion tchèque, trois jours après la fin de la réunion de l'Alliance atlantique à Prague. D'après lui, celle-ci doit faire front, aujourd'hui, à de nouvelles menaces, dont le terrorisme et la prolifération d'armes de destruction massive. Des menaces exigeant une transformation de l'OTAN.



En effet, La lutte contre le terrorisme a d'ailleurs été l'une des questions soulevées lors de ce sommet. Les vues en la matière, on le sait bien, ne sont pas entièrement unanimes entre différents Etats, on peut trouver des attitudes contradictoires. Petr Uhl estime que la politique américaine concernant la lutte contre le terrorisme est malheureuse. Cette lutte est orientée contre les conséquences qui sont toujours les mêmes, point contre les causes. Selon lui, il faut lutter contre la misère, contre l'injustice économique dans le monde. Les interventions policières à la place des interventions militaires. Dans cette perspective, pour lutter contre le terrorisme, on n'a pas besoin de l'OTAN. Il faut renforcer la sécurité collective, les actions policières et, peut-être, les services de renseignements.



Parallèlement, et dans le cadre du "Conseil de partenariat Nord-atlantique", forum intergouvernemental regroupant 44 pays, un "Partenariat pour la paix" (PPP) a instauré la coopération politique et militaire avec d'autres pays d'Europe, dans le respect des principes démocratiques qui sous-tendent l'Alliance: Albanie, Arménie, Autriche, Azerbaïdjan, Biélorussie, Bulgarie, Croatie, Estonie, Finlande, Géorgie, Kazakhstan, République kirghize, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Ouzbékistan, Roumanie, Russie, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, ex-République yougoslave de Macédoine, Turkménistan, Ukraine. Le PPP a facilité la constitution de la Force multinationale d'application des dispositions militaires de l'Accord de paix pour la Bosnie (IFOR). De la même manière, elle contribue directement à la Force de stabilisation (SFOR) que dirige l'OTAN et à laquelle participent 15 pays du PPP.



De surcroît, le Traité sur l'Union européenne de Maastricht définit l'UEO, (Union de l'Europe occidentale), comme une partie intégrante du développement de l'Union européenne et comme le moyen de renforcer le pilier européen de l'Alliance atlantique. L'UEO élabore et met en oeuvre les décisions et actions de l'Union européenne dans le domaine de la défense. En juin 1996, les Ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'OTAN ont qualifié la construction d'une Identité européenne de sécurité et de défense au sein de l'OTAN de "partie essentielle de l'adaptation des structures de l'Alliance". L'IESD a pour objet de permettre à tous les Alliés européens d'exercer de plus grandes responsabilités pour leur sécurité.



L'Alliance s'est donc engagée à adapter ses structures et ses procédures afin d'améliorer la coopération avec l'UEO. Elle s'est déclarée prête à mettre à disposition les moyens collectifs de l'OTAN pour des opérations de l'UEO menées par les Alliés européens dans le contexte d'une Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Les dirigeants des pays de l'Alliance ont entériné le concept de Groupes de forces interarmées multinationales (GFIM), qui prévoit la mise sur pied de capacités militaires séparables mais non séparées susceptibles d'être déployées par l'OTAN ou l'UEO.



De plus, l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (l'OSCE), travaille en relations étroites avec l'OTAN. Organisation régionale, qui rassemble tous les pays d'Europe, le Canada et les Etats-Unis autour d'un vaste concept commun de sécurité, fondé sur le respect des droits de l'homme, des libertés fondamentales, de la démocratie et de la primauté du droit et qui favorise le dialogue multilatéral et la coopération entre ses membres.



Avec les conflits qui découlent de l'éclatement de la Yougoslavie en 1991, l'OTAN apporte, à partir de 1992, son soutien aux efforts des Nations-Unies et s'emploie avec d'autres organisations intergouvernementales et humanitaires à limiter les incidences de la guerre civile et à rétablir la paix. A cet effet, après la signature de l'accord de paix de Dayton en 1995, une force multinationale dirigée par l'OTAN opérant sous mandat des Nations-Unies est créée pour mettre en oeuvre les aspects militaires de l'Accord de paix en Bosnie. Cette Force de mise en oeuvre (IFOR) fait ensuite place à une force de stabilisation (SFOR) plus réduite, chargée de jeter les bases de l'exécution de l'Accord de paix en créant les conditions nécessaires à l'instauration de la démocratie et de la stabilité.





Ainsi, L’Alliance qui veut sauvegarder la sécurité commune de ses pays membres, par le biais d'une coopération politique et militaire, rencontre des difficultés résultant de l’engagement unilatéral des Etats-Unis en Afghanistan,



12. Analyse de l’intervention unilatérale des Etats –Unis en Afghanistan.



La priorité affichée par les responsables américains lors de l’intervention unilatérale en Afghanistan au nom de la lutte contre le terrorisme au lendemain du 11 septembre, est le maintien de leur supériorité tant économique que militaire, et pour ce, ils n’en sont pas à une contradiction près.



En ce qui concerne le droit international, certaines déclarations récentes sont éclairantes. Le porte-parole de Georges Bush, commentant le rejet de l’accord de Kyoto a déclaré : « Une forte consommation d’énergie fait partie de notre mode de vie et le mode de vie américain est sacré ». Or, les Etats-Unis, qui représentent 5% de la population mondiale, sont responsables de 25% du rejet des gaz à effet de serre que l’accord de Kyoto veut réduire. Concernant l’édifice des traités internationaux sur le contrôle des armements et le désarmement, patiemment élaboré depuis une quinzaine d’année, Richard Perle, conseiller du Ministre de la Défense a déclaré : « Les Etats-Unis ont un droit fondamental à se défendre comme ils l’entendent. Si un traité nous empêche d’exercer ce droit, alors il faut passer outre ».

Les Etats-Unis manifestent toujours la résistance à l’élaboration de normes internationales contraignantes, en voici quelques exemples :

Ø En juillet 2001, lors de la première Conférence des Nations unies sur la prolifération des armes légères, les Etats-Unis se sont opposés à toute clause internationale limitant la vente de telles armes à des acteurs autres que des Etats. Les évènements du 11 septembre 2001 ne semblent pas avoir modifié leur position à ce sujet.

Ø Grâce à la ratification de ses statuts par le 60ème Etat le 11 avril 2002, la Cour pénale internationale (CPI) mise en place le 1er juillet 2002. C’est un pas important vers la constitution d’une justice à l’échelle mondiale. Mais les Etats-Unis, qui sont l’un des Etats signataires du Traité de Rome (qui définit les statuts de la CPI), estiment n’avoir pas d’obligation légale résultant de la signature que l’administration Clinton avait donnée en décembre 2000, et l’ont signalé officiellement au Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, dans une lettre du 6 mai 2002 qui invalide de fait cette signature. Ils menacent même d’adopter une loi autorisant leur président à envoyer l’armée américaine à La Haye pour y récupérer un citoyen américain qui serait traduit devant cette Cour. Ils estiment que vu leurs responsabilités supérieures en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, leurs militaires doivent disposer d’une certaine liberté de manœuvre. Le président Bush envisagerait même de supprimer toute assistance militaire aux pays qui ratifient le traité. Quant aux soldats américains, ils ne participeront plus à une opération de maintien de la paix sans garantie d’immunité totale contre toute poursuite de la CPI, a déclaré le 20 mai l’ambassadeur américain à l’ONU, John Negroponte.

Ø Le Traité d’interdiction totale des essais nucléaires (TITEN) de 1996 bloqué par les Etats-Unis, qui ont boycotté la réunion de l’ONU en novembre 2001, augmentant ainsi le risque de voir d’autres pays, parfois instables, procéder également à ce type d’essais ;

Ø Le refus de signer le Traité international d’Ottawa de 1997 visant à l’interdiction totale des mines antipersonnel. Les Etats-Unis estiment en effet que ces armes sont indispensables pour assurer la sécurité du personnel militaire américain présent dans certains pays, et que leurs soldats doivent bénéficier d’un statut privilégié, toujours en fonction de leurs « responsabilités supérieures » ;

Ø Le rejet du protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques de 1972, lors de la Conférence de révision de cette Convention qui s’est tenue à Genève en décembre 2001 ; or, un mécanisme de contrôle s’avère indispensable, avec les progrès exponentiels des biotechnologies qui engendrent une prolifération verticale et horizontale des armes chimiques et biologiques ;

Ø En matière de droits de l’homme, les Etats-Unis n’ont toujours pas ratifié plusieurs accords importants des Nations unies, tels que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 ou encore la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les femmes de 1979.



Washington s’est servi de l’attentat du World Trade Center et de l'attaque sur le Pentagone pour rallier les forces de l'OTAN, invoquant l'article cinq dans la charte de l'organisation, qui stipule que tous les membres de l'OTAN doivent répondre à une attaque dont a été victime l'un d'entre eux. Cela dans le but de:

Ø Réunir une « force de maintien de la paix » en Afghanistan;

Ø Lancer des attaques aériennes et possiblement au sol;

Ø Eliminer le gouvernement des Talibans;

Ø Prendre le contrôle directement via l'instauration d'une occupation militaire des États-Unis et de l'OTAN.



Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, contre le World Trade Center de New York et contre le Pentagone à Washington, plusieurs observateurs estimaient que deux scénarios pouvaient en découler. Le premier, optimiste, aurait été une prise de conscience et une autocritique des Américains. Se rendant compte qu’ils sont défiés par certains dans le monde, conséquence d’une politique menée de façon très militaire et unilatéraliste, ils pouvaient opter pour une politique extérieure coopérative dans un cadre multilatéral et privilégier la recherche de solutions politiques. Le second scénario imaginé par les observateurs était le durcissement de la politique américaine dans un sens encore plus militaire et unilatéraliste.



De plus, les deux mois qui ont suivi le 11 septembre semblaient confirmer la réalisation du premier scénario puisque la ligne modérée défendue par le Secrétaire d’Etat Colin Powell était suivie par l’administration Bush. Mais par la suite, l’entourage du président Bush, fit basculer la politique américaine dans le deuxième scénario. Ces attentats, auraient pu conduire à une remise à plat d’un jeu internationale qui était devenu incertain depuis la décomposition du système bipolaire. Face à de nouveaux enjeux, très éloignés des compétitions inter étatiques traditionnelles (la responsabilité des attentats a été immédiatement attribuée à AL-Qaïda dirigé par Oussama ben laden depuis l’Afghanistan), de nouvelles formes de multilatéralisme auraient pu s’imposer. Les choix effectués ont été tout différents : l’hiver 2001-2002 a été dominé par une confirmation de l’unilatéralisme américain qui, du coup, a favorisé une série de réactions en chaîne conduisant à une véritable crispation du système international, accentuant sa fragmentation et son défaut de concertation. On est probablement entré dans une dangereuse logique de cercle vicieux, entretenant instabilités et conflits autour des mirages de l’unipolarité.

Deux orientations ont semblé le caractériser. D’abord, sa fidélité à une vision messianique et moralisatrice du jeu international. Le discours sur l’ « état de l’union », tenu le 29 janvier 2002 par George W.Bush, mettant en évidence un « axe du mal » réunissant l’Iran, l’Irak et la Corée du Nord, a confirmé la promptitude de l’administration américaine à renouer avec des schémas bipartisans que la disparition de la guerre froide avait aboli. Tactiquement, une telle vision entretenait de façon quelque peu forcée un consensus minimal au sein de l’opinion américaine, permettant aux dirigeants sur place d’en tirer un réel bénéfice politique. En deuxième lieu, les médiations multilatérales ont vite été neutralisées : l’OTAN fut sollicitée pour confirmer sa solidarité avec les Etats unis, par le biais de son article 5, tandis que toute réforme en profondeur de l’alliance atlantique perdait son caractère d’urgence.



L’unilatéralisme est le principe par le quel un Etat impose ses choix à son environnement extérieur, au lieu de les concerter avec un autre partenaire (bilatéralisme) ou de les élaborer de façon collective au sein d’une organisation internationale (multilatéralisme). En effet, son retour en force est clairement apparu dans les jours qui suivirent l’attaque contre le World Trade Center. La résolution 1368 du conseil de sécurité de l’ONU, donnant immédiatement un blanc-seing aux Etats unis au non du principe de légitime de défense, en fut l'affabilité institutionnelle. Le mode de riposte, laissant peu de place à la concertation avec les alliés, en fut une traduction concrète. L’action militaire entreprise dès le 7 octobre en Afghanistan a confirmé cette option.



De plus, plusieurs discours du président Bush ou du ministre de la défense Donald Rumsfeld concrétisent cette évolution. Le 29 janvier 2002, le président Georges Bush dans son discours sur « l’axe du mal » constitué des trois Etats déviants avec les quels la puissance américaine entretenait les plus anciens contentieux, faits d’humiliations ( la prise d’otages à l’ambassade de Téhéran en 1979), de duperies ( mise en échec de l’accord de 1994 passé avec Pyongyang sur la non prolifération nucléaire) ou de défis ( du président Saddam Hussein rescapé de la guerre du golfe de 1991), a parfaitement défini la politique américaine en utilisant l’argument de la lutte contre le terrorisme pour annoncer au reste du monde les prochaines actions unilatérales et militaires des Etats-Unis. Le 31 janvier 2002, Donald Rumsfeld donnait d’autres précisions sur les objectifs de renforcement des capacités militaires américaines qui devront dorénavant être capables de se battre sur 4 théâtres régionaux majeurs, au lieu de 2 précédemment.



Enfin, La politique américaine au Moyen-Orient, qui est la région sans doute la plus armée et la plus « chaude » du monde est également symptomatique. Dans le conflit israélo-palestinien, bien que les Etats-Unis aient tenté de désamorcer l’engrenage attentats-répression, ils n’ont jamais véritablement condamné la politique musclée d’Ariel Sharon. Et concernant l’Irak, ils sont résolus à une action militaire unilatérale pour renverser Saddam Hussein.



Ainsi, les conceptions américaines en matière internationale sont dès lors inquiétantes pour ceux qui, comme les Européens, veulent privilégier l’action multilatérale et la recherche de solutions politiques plutôt que militaires entraînant de facto une discorde au sein de l’Alliance.

13. Dissension au sein de l’OTAN.

Cet unilatéralisme a semblé marquer un retour en force de la logique des intérêts nationaux, l’intérêt stratégique est évident dans la mesure où un tel jeu entrave toute possibilité de polarisation alternative.



Face à une réactivation provoquée des liens entretenus par Washington avec Londres, puis avec la droite au pouvoir à Madrid et à Rome, l’Union européenne (UE) perd l’essentiel de son autonomie d’action.



En effet, la lutte contre le terrorisme en Afghanistan et son extension en Irak laisse les pays européens perplexes. Les Européens s’en remettent à la procédure onusienne et hésitent à adhérer à l’option militaire afin d’opérer un changement de régime à Bagdad. Le contentieux américano-iraquien continue donc de se développer dans un contexte politique agressif où les Etats-Unis se réservent une hégémonie sans partage sur le monde. Les événements tragiques du 11 septembre 2001 n’ont finalement que renforcé cette politique unilatéraliste, maintenue par la hausse des budgets de la défense, le développement des doctrines militaires, notamment nucléaires, et l’influence grandissante du lobby de l’industrie des armements.

Dans ce contexte, il est à craindre que les Etats-Unis se retrouvent piégés dans leur guerre globale contre le terrorisme et, en absence d’alternatives crédibles quant à leur politique au Moyen-Orient, suivent finalement les revendications des militaires et des éléments les plus conservateurs au sein de l’administration.



L'Alliance atlantique et son organisation militaire, nées en 1949, ont servi de structure au bloc occidental dirigé par les Etats-Unis durant les cinquante années suivantes, jusqu'à la fin de la guerre froide. Par l'intégration de leurs forces armées dans un système de défense placé sous un commandement américain, les Etats d'Europe de l'Ouest ont, en pratique, reconnu et assuré la prépondérance politique et stratégique des Etats-Unis sur l'Alliance et sur toute l'aire géographique qu'elle recouvrait. Seule la France a contesté et rejeté la dépendance qui en résultait. Le général de Gaulle a critiqué le système militaire intégré de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), qui privait le pays de son indépendance en matière de défense, compromettant ainsi l'indépendance de sa politique étrangère. Par le jeu de l'intégration, la France risquait de se voir entraînée dans un conflit dont elle ne voudrait pas. Il en tira la conclusion en la retirant du Conseil des ministres de la défense de l'OTAN, de son Comité militaire, qui réunit les chefs d'états-majors des pays membres, et des commandements intégrés.



Mais l'Alliance atlantique et son organisation militaire continuèrent à fonctionner sans changement. La fin de la guerre froide aurait pu remettre en cause, sinon l'existence de l'alliance, du moins son fonctionnement, puisque sa raison d'être, toujours invoquée par les gouvernements occidentaux, était de faire face à une menace - réelle ou supposée - venant du camp de l'Est. Or ce camp n'existait plus. Pourtant, aucun des gouvernements européens n'a paru vouloir, à cette occasion, reprendre plus de liberté d'action. Tous, au contraire, se sont déclarés en faveur du maintien de l'OTAN, et même du renforcement de ses structures politiques et militaires. Les Etats-Unis, de leur côté, tout en retirant une part substantielle de leurs forces déployées jusque-là en Europe, ont tenu à maintenir une organisation qui assure leur prépondérance politique et stratégique sur le théâtre européen. Ils ont renforcé l'intégration des forces qui en dépendent, et ont obtenu qu'elles puissent intervenir hors de l'aire géographique constituée par le traité de l'Atlantique Nord. Les Etats-Unis ont ainsi pu faire de l'organisation politique et militaire de l'Alliance atlantique l'un des instruments privilégiés de leur politique étrangère. Les crises consécutives au démembrement de la Yougoslavie en ont été l'occasion.



Depuis la chute du mur de Berlin et la fin du Pacte de Varsovie, nous avons assisté au démantèlement du système de la guerre-froide. La participation de la Russie à la réunion de l’OTAN, annonce le début d'une nouvelle ère; celle de la reconstruction et de la mise en place d'une nouvelle configuration géostratégique.



En effet, créée afin de contrer la menace du bloc soviétique, et depuis la disparition de sa menace directe en 1989, l'OTAN a cherché longtemps une nouvelle " raison d'être ". Si sa participation disproportionnée dans les Balkans en 1999 - la date de son cinquantenaire, avait plus une valeur symbolique qu'opérationnelle (elle a montré avant toute autre chose sa difficulté à mener à bien une bataille terrestre), depuis l'invasion d'Afghanistan par les troupes américaines et la déclaration de lutte antiterroriste du président George W. Bush, il semble que l'OTAN s'est dotée d'une nouvelle légitimité ou plus exactement a donné un nouveau " sens à son existence ".



Officiellement, cette organisation, composée de 19 Etats membres serait amenée à assurer la sécurité collective des nations. Dans ce cadre, on est en droit de se demander quelle serait l'articulation des interventions entre l'ONU (Organisation internationale à vocation universelle) et l'OTAN essentiellement euro-américaine avec, une hégémonie militaire, politique et idéologique états-unienne.



Les Etats-Unis, usent de cet état de fait pour relancer une OTAN plus opérationnelle sur le plan de la gestion des conflits au nom de la lutte antiterroriste, et cela au détriment de cette universalité handicapée, lente et peu efficace.. La principale question est de savoir si cette nouvelle guerre longue et difficile, pourrait constituer un " sens " réel, solide et durable, pour justifier l'existence (et son renforcement) de cette Alliance militaire euro-américaine. N'oublions pas les promesses d'un " Nouvel Ordre Mondial " du président Reagan au lendemain de la chute du mur de Berlin ; ce paradigme n'a pas encore vu le jour que la guerre contre le régime de Bagdad et le maintien de Saddam Hussein au pouvoir, d'une part, et le soutien sans faille à l'Etat hébreu, d'autre part, l'ont vidé de tout son sens.



Certes, l’intervention unilatérale des Etats-Unis en Afghanistan a surpris l’Alliance, qui dans sa vocation prône plus une action d’ensemble qu’à l’unilatéralisme. Mais devant la difficulté de justifier cette intervention par l’article 5 du traité de Washington, l’OTAN a réagi timidement, ce qui n’a pas manqué d’engendrer des conséquences dans le fonctionnement de l’alliance. Cependant, aux dangers de cette crise, pourront succéder des perspectives plus prometteuses s’appuyant sur l’adaptation complète de son approche de la sécurité et sur la faculté d’anticiper sur les nouveaux défis et menaces qui l’interpellent en ce début du XXI° siècle.

II/.PERSPECTIVES STRATEGIQUES D’AVENIR :



La politique extérieure américaine engendre des crises graves au sein de l’OTAN, cependant, face à cette dérive, la nouvelle approche de la sécurité conjuguée à des principes de stratégie de défense et surtout de nouvelles orientations des forces de l’Alliance sont à même de contrer une récidive unilatérale.



21. Approche de la sécurité du 21° siècle.



La mission de l’OTAN qui est de garantir à ses pays membres la liberté devant leur permettre de perfectionner leurs sociétés, a été mise en œuvre par le biais d’une stratégie militaire suffisamment souple pour s’adapter à l’évolution de l’environnement stratégique.



L’Alliance est attachée à une approche globale de la sécurité, qui reconnaît l’importance de facteurs politiques, économiques, sociaux et environnementaux, en plus de l’indispensable dimension de défense. Elle se fonde sur cette approche globale pour accomplir efficacement ses tâches de sécurité fondamentales. Dès lors, il convient de mettre l’accent sur les nouvelles exigences issues du changement intervenu dans la nature de la menace depuis la fin de la guerre froide. Cela ne signifie pas qu’il faut renoncer aux systèmes de défense principaux, pas plus qu’à la fonction stabilisatrice de la dimension nucléaire qui conservera encore longtemps son importance pour l’OTAN. D’ailleurs, pour accomplir leurs nouvelles tâches avec efficacité et faire face aux nouveaux défis, les pays membres de l’OTAN doivent développer davantage leur coopération en matière d’armements. Les initiatives de l’OTAN adoptées par la conférence des directeurs nationaux des armements (CNAD) afin d’améliorer les échanges commerciaux en matière de défense et d’élaborer un code de conduite des échanges commerciaux liés à la défense, de même que l’initiative commerciale pour la défense, sont des éléments clés pou mener à bien la nouvelle coopération en matière d’armements au sein de l’OTAN.



La consolidation de l’enceinte transatlantique est donc indispensable, sous peine d’encourager des tendances cycliques à l’engagement unilatéral. Et pour cela, des consultations plus fréquentes sur les questions politico-militaires devraient être envisagée afin que les décisions d’engagement soient prises par l’OTAN et non par un seul des pays membres. L’intervention unilatérale des Etats-Unis, hier en Afghanistan et aujourd’hui en Irak est de nature à fausser la cohésion au sein de l’Alliance. Ce dont il est possible d’éviter en agissant selon des actions concertées.



Autres questions cruciales pour l’avenir de l’Otan concernent son élargissement et le développement de la coopération avec les pays d’Europe centrale, ainsi que les activités de maintien de la paix et les interventions hors zone. La question de l’élargissement mérite un examen sérieux et par conséquent devra être progressive. L'Alliance reste ouverte à l'adhésion de nouveaux membres conformément à l'article 10 du Traité de Washington. Elle compte, dans les années à venir, lancer de nouvelles invitations à des pays désireux et capables d'assumer les responsabilités et les obligations liées au statut de membre, et dès lors que l'OTAN aura déterminé que l'inclusion de ces pays servirait les intérêts politiques et stratégiques généraux de l'Alliance, accroîtrait son efficacité et sa cohésion, et renforcerait la sécurité et la stabilité européennes en général. A cette fin, l'OTAN a mis au point un programme d'activités destiné à aider les pays qui aspirent à devenir membres à se préparer à une éventuelle adhésion future dans le contexte général de ses relations avec eux. Aucun pays européen démocratique dont l'admission répondrait aux objectifs du Traité ne sera exclu du processus d'examen.



Cependant, les coopérations en cours devraient être intensifiées particulièrement celles entre OTAN-IESD (Identité Européenne de Sécurité et de Défense), OTAN-Russie, OTAN-Ukraine, OTAN-Méditerranée. Le Partenariat pour la paix (PPP) est le principal mécanisme permettant d'établir des liens pratiques en matière de sécurité entre l'Alliance et ses Partenaires et de renforcer l'interopérabilité entre les Partenaires et l'OTAN. Dans le cadre de programmes détaillés qui reflètent les capacités et les intérêts propres de chaque Partenaire, Alliés et Partenaires s'emploient à promouvoir la transparence dans les plans et les budgets de défense nationaux, le contrôle démocratique des forces de défense, la préparation aux catastrophes civiles et autres situations d'urgence, et le développement de la capacité de travailler ensemble, y compris dans des opérations du PPP dirigées par l'OTAN. L'Alliance est résolue à donner aux Partenaires un rôle accru dans la prise de décision et la planification des activités du PPP, et à le rendre plus opérationnel. L'OTAN mènera des consultations avec tout participant actif au Partenariat qui constaterait l'existence d'une menace directe pour son intégrité territoriale, son indépendance politique ou sa sécurité.



L'Alliance, sur laquelle repose la défense collective de ses membres, et à travers laquelle les objectifs de sécurité communs seront poursuivis chaque fois que possible, reste attachée à un partenariat transatlantique équilibré et dynamique. Les Alliés européens ont pris des décisions qui leur permettront d'assumer de plus grandes responsabilités dans les domaines de la sécurité et de la défense, afin de renforcer la paix et la stabilité de la région euro-atlantique et, ainsi la sécurité de tous les Alliés. Sur la base des décisions que l'Alliance a prises à Berlin en 1996 et par la suite, l'identité européenne de sécurité et de défense continuera d'être développée au sein de l'OTAN. Ce processus exigera une coopération étroite entre l'OTAN, l'UEO et, lorsqu'il y aurait lieu, l'Union européenne. Il permettra à tous les Alliés européens d'apporter une contribution plus cohérente et plus efficace aux missions et activités de l'Alliance en tant qu'expression de leurs responsabilités partagées. Il renforcera le partenariat transatlantique, et il aidera les Alliés européens à agir eux-mêmes selon les besoins, parce que l'Alliance est prête à mettre ses moyens et capacités à contribution, au cas par cas, et par consensus, pour des opérations dans lesquelles elle ne serait pas engagée militairement et qui seraient menées sous le contrôle politique et la direction stratégique assurés soit par l'UEO, soit de toute autre façon convenue, en tenant compte de la pleine participation de tous les Alliés européens, si ceux-ci faisaient un choix en ce sens.



La Russie joue un rôle unique s'agissant de la sécurité euro-atlantique. Dans le cadre de l'Acte fondateur OTAN-Russie sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles, l'OTAN et la Russie se sont engagées à développer leurs relations sur la base de l'intérêt commun, de la réciprocité et de la transparence, en vue d'établir dans la région euro-atlantique une paix durable et ouverte à tous, sur la base des principes de la démocratie et de la sécurité coopérative. L'OTAN et la Russie sont convenues de donner une expression concrète à leur engagement commun de construire une Europe stable, pacifique et sans division. L'existence, entre elles, d'un partenariat fort, stable et durable est indispensable à l'instauration d'une stabilité pouvant se perpétuer dans la région.



L'Ukraine occupe une place spéciale dans l'environnement de sécurité euro-atlantique; c'est un partenaire important, dont l'apport est très utile, pour la promotion de la stabilité et des valeurs démocratiques communes. L'OTAN est résolue à renforcer encore, sur la base de la Charte OTAN-Ukraine, son partenariat spécifique avec cette dernière, y compris les consultations politiques sur des questions d'intérêt commun et une large gamme d'activités de coopération pratique. L'Alliance continuera de soutenir la souveraineté et l'indépendance, l'intégrité territoriale, le développement démocratique et la prospérité économique de l'Ukraine, ainsi que son statut d'Etat non doté d'armes nucléaires, qui constituent des facteurs essentiels de stabilité et de sécurité dans l'ensemble de l'Europe.



La Méditerranée est une région d'un intérêt particulier pour l'Alliance. La sécurité en Europe est étroitement liée à la sécurité et à la stabilité en Méditerranée. Le processus de Dialogue méditerranéen, ouvert par l'OTAN, fait partie intégrante de l'approche coopérative de l'OTAN vis-à-vis de la sécurité. Il fournit un cadre pour le développement de la confiance, favorise la transparence et la coopération dans la région, et est renforcé par d'autres actions menées au niveau international. L'Alliance est résolue à développer progressivement les aspects politiques, civils et militaires du Dialogue en vue de parvenir à une coopération plus étroite avec les pays qui sont ses partenaires dans ce Dialogue et de susciter un engagement plus actif de ces derniers.



Le rôle de l’Alliance dans le maintien de la paix devra être réexaminé et soigneusement analysé. Les efforts de l’OTAN en BOSNIE et au KOSSOVO sont payants mais pouvaient l’être davantage avec de meilleures prévisions. Dans tous les cas, certaines exigences fondamentales doivent être satisfaites pour de telles opérations de maintien de la paix : un mandat clair et précis des Nations Unies, de l’autonomie de la chaîne de commandement de l’OTAN et la synergie avec d’autres organisations. Il est à signaler aujourd’hui qu’aucune organisation internationale ne peut à elle seule, maîtriser les implications complexes des nouvelles exigences de la gestion des crises, pas plus que toutes les dimensions de la définition élargie de la sécurité, s’appliquant désormais aussi bien aux questions militaires, financières et économiques qu’à la maîtrise des armements, aux droits de l’homme et aux tâches politiques.



La tâche principale à laquelle la communauté internationale est confrontée en termes de gestion de crises ne se résume pas au maintien de la paix, mais englobe également des activités plus complexes d’instauration et d’imposition de la paix. Ainsi, s’impose la définition d’une plus large gamme de mesure de gestion des crises pouvant être mises en œuvre au moyen d’un effort de coopération entre les diverses organisations internationales, et sur lequel la communauté internationale pourrait compter.



La question de la gestion des crises est étroitement liée à celle de l’intervention hors zone. Les changements en cours dans la structure de l’OTAN tels que la création de forces d’action rapide, qui s’avèrent très efficaces pour les opérations de maintien de la paix, doivent prendre en compte le besoin de souplesse dans l’utilisation des forces pour affronter les nouvelles menaces dans le cadre de la sécurité de l’Alliance. Certes, une telle souplesse est déjà envisagée par le concept et trouve son expression dans la philosophie qui inspire la révision en profondeur de la défense aux Etats-Unis, mais l’OTAN doit toujours veiller à ce que sa mise en œuvre entre dans le cadre de l’Alliance.



Le maintien d’un potentiel militaire adéquat et une volonté manifeste d’agir collectivement pour la défense commune restent essentiels à la réalisation des objectifs de l’Alliance sur le plan de la sécurité. Un tel potentiel, de même que la solidarité politique, reste indispensable pour que l’Alliance puisse prévenir toute tentative de coercition ou d’intimidation, et garantir qu’une agression militaire contre elle ne puisse à aucun moment être perçue comme une option offrant une perspective quelconque de succès.



L’existence de capacités militaires efficaces dans toutes les circonstances prévisibles est aussi fondamentale pour permettre à l’Alliance de contribuer à la prévention de l’article 5 . Ces missions peuvent être hautement exigeantes et nécessiter les mêmes qualités politiques et militaires : cohésion, entraînement multinational, travail approfondi de planification préalable, etc.…, que celles qui seraient essentielles dans une situation relevant de l’article 5. C’est pourquoi, si elles peuvent imposer des exigences spécifiques, elles seront néanmoins traitées dans le cadre d’un ensemble commun des structures et de procédures alliées.



La politique de soutien de l’Alliance à la maîtrise des armements, au désarmement et à la non prolifération, continuera de jouer également un rôle majeur dans la réalisation des objectifs de sécurité de l’Alliance. L’objectif principal de l’OTAN sera d’accroître la sécurité et la stabilité au niveau des forces le plus bas qui puisse être atteint tout en maintenant la capacité de l’Alliance dans les possibilités d’assurer la défense collective et d’accomplir la gamme complète de ses missions. Et comme il s’agit d’un élément important de son approche globale de sécurité, l’Alliance continuera de veiller à ce que les objectifs en matière de défense et de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération restent en harmonie. Elle continuera de contribuer activement à l’élaboration d’accords sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération, ainsi que de mesures de confiance et de sécurité. D’ailleurs, l’OTAN accentuera les efforts qu’elle déploie sur le plan politique en vue de réduire les risques découlant de la prolifération des armes de destruction massive et leurs vecteurs. Le but principal de l’Alliance et de ses membres dans le domaine de la non-prolifération consiste à la prévention ou, si elle se produit, à en inverser le cours par des moyens diplomatiques.



Ainsi, une bonne approche de la sécurité reste indispensable, mais pour que l’Alliance puisse s’acquitter parfaitement de ses tâches, elle devra s’appuyer sur des principes stratégiques nouveaux.



22. Les principes de la stratégie de défense de l’OTAN.



La conservation des moyens nécessaires pour l’exécution de la gamme complète des missions de l’OTAN, le développement de l’unité stratégique et les principes de solidarité entre pays alliés ainsi que le partage équitable des rôles, des risques et des responsabilités liés à la défense commune, permettront à l’Alliance de faire face, dans l’unité, aux nouveaux défis qui l’interpellent.





L’OTAN devra conserver les capacités militaires nécessaires pour l’exécution de la gamme complète de ses missions. Les principes de solidarité entre pays alliés et l’unité stratégique restent primordiaux pour l’accomplissement de telles missions. Les forces de l’Alliance doivent sauvegarder l’efficacité militaire et la liberté d’action de l’OTAN. La sécurité est indivisible : une attaque contre l’un d’eux est une attaque contre tous. En ce qui concerne la défense collective aux termes de l’article 5 du traité de Washington, les forces combinées de l’Alliance doivent être capables de décourager toute agression partielle dirigée contre elle, d’arrêter la progression d’un agresseur aussi loin à l’avant que possible, si une attaque devait néanmoins se produire et d’assurer l’indépendance politique et l’intégrité territoriale de ses Etats membres. Elles doivent également être prêtes à contribuer à la prévention des conflits et à conduire des opérations de réponse aux crises ne répondant pas de l’article 5. Les forces de l’Alliance ont un rôle essentiel à jouer pour promouvoir la compréhension et la coopération de ses partenaires, notamment en les aidant à se préparer à une participation potentielle à des opérations de maintien de la paix dont l’OTAN en dirigerait le commandement. Ainsi, elles contribuent à la préservation de la paix, à la sauvegarde des intérêts de sécurité communs des membres de l’Alliance et au maintien de la sécurité et de la stabilité de la région euro-atlantique. En décourageant l’usage d’armes NBC, elles contribuent aux efforts de l’OTAN visant à prévenir la prolifération de ces armes et de leurs vecteurs.



Le partage équilibre des rôles, des risques et des responsabilités, liés à la défense commune est indispensable à la réalisation des objectifs de l’OTAN. La présence de forces conventionnelles et de forces nucléaires américaines en Europe reste essentielle pour dissuader toute forme d’agression contre l’un des pays membres, et garantit par la même occasion la sécurité de ce continent qui est indissociablement liée à celle de l’Amérique du Nord. L’OTAN est donc viable que si ces deux continents visent le même objectif et coordonnent du coût leurs actions ; d’ailleurs les alliés nord américains ne cessent d’apporter une contribution à l’OTAN en mettant à sa disposition des forces militaires pour l’accomplissement de ses missions en contribuant dans un contexte plus large à la paix et à la sécurité internationales et en fournissant des installations d’entraînement uniques disponibles sur le continent nord américain.



Les alliés européens apportent également leur contribution à la défense commune ainsi qu’à la paix et à la stabilité internationales, grâce à des fonctions multinationales. Le principe de l’effort collectif pour la défense de l’Alliance est incarné par des dispositions pratiques qui apportent aux alliés les avantages de première importance découlant, sur les plans politique et militaire comme sur celui des ressources, d’une défense collective, et qui empêchent le retour à des politiques de défense purement nationales, sans priver les alliés de leur souveraineté. Ces dispositions permettent également aux forces de l’OTAN de mener des opérations de réponse aux crises ne répondant pas de l’article 5 et constituent à une condition préalable à une réponse cohérente de l’Alliance à toutes les situations possibles. Elles se fondent sur des procédures de consultation, une structure militaire intégrée et des accords de coopération. Parmi les éléments clés de ces dispositions figurent des plans de forces collectifs, un financement commun, des plans opérationnels communs, des arrangements relatifs à des formations, à des quartiers généraux et à des commandements multinationaux, un équilibre des rôles et des responsabilités entre les alliés, un système de défense aérienne intégrée, le stationnement et le déploiement des forces hors de leur territoire national en cas de besoin. L’inclusion des partenaires de l’OTAN dans de tels arrangements ou la mise au point d’arrangements similaires pour eux , dans les domaines appropriés contribue également à renforcer la coopération et les efforts communs sur les questions liées à la sécurité euro-atlantique.



Le financement multinational , notamment au titre du budget militaire et du programme OTAN d’investissement au service de la sécurité continuera de jouer un rôle important pour l’acquisition et le maintien des moyens et capacités nécessaires à l’alliance pour pouvoir faire face aux nouveaux défis et menaces. La gestion des ressources devra être guidée par l’évolution des besoins militaires de l’Alliance. L’OTAN soutient la poursuite du développement de l’IESD au sein de l’Alliance, y compris en étant prête à mettre à contribution des moyens et des capacités pour des opérations menées sous le contrôle politique et la direction stratégique assurés soit par l’UEO, soit de toute autre façon convenue.



Pour protéger la paix et prévenir la guerre ou toute forme de coercition, l’Alliance devra maintenir dans l’avenir une combinaison appropriée de forces nucléaires et de forces conventionnelles basée en Europe et les tenir en permanence à niveau face à l’évolution de la menace .Compte tenu de la diversité des risques auxquels elle pourrait être confrontée , l’Alliance doit garder les forces nécessaires pour assurer une dissuasion crédible et être en mesure de choisir entre une large gamme de riposte conventionnelle . Mais ces forces conventionnelles ne peuvent à elles seules assurer une dissuasion crédible. Les armes nucléaires apportent une contribution unique en rendant incalculables et inacceptables les risques que comporterait une agression contre l’Alliance. Elles restent donc indispensables au maintien de la paix.



Les forces de l’Alliance ont pour rôle principal de protéger la paix et garantir l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et la sécurité des Etats membres. Elles doivent donc être capables d’assurer une dissuasion et une défense efficaces, de maintenir ou rétablir l’intégrité territoriale des pays alliés et, en cas de conflit, de mettre fin à la guerre rapidement, en amenant un agresseur à reconsidérer sa décision, à cesser son attaque et à se retirer. Le maintien de la sécurité et de la stabilité de la région euro-atlantique revêt une importance primordiale. Un objectif important de l’alliance et de ses forces consiste à écarter les risques en faisant face rapidement aux crises potentielles. En cas de crise mettant en danger la stabilité euro-atlantique et pouvant nuire à la sécurité des membres de l’Alliance, les forces militaires alliées pourraient être appelées à conduire des opérations de réponse aux crises. Elles pourraient également être appelées à contribuer à la préservation de la paix et de la sécurité internationale en conduisant des opérations à l’appui d’autres organisations internationales, complétant et renforçant les actions politiques dans le cadre d’une approche globale de la sécurité. En contribuant à la gestion des crises par des actions militaires, les forces de l’Alliance devront compter avec un ensemble plus complexe et plus divers d’acteurs, de risques, de situations et d’exigences, y compris des urgences humanitaires.



Des forces bien entraînées et bien équipées, d'un niveau de préparation adéquat et en nombre suffisant pour pouvoir faire face à la gamme complète des situations possibles, ainsi que des structures de soutien, des outils de planification, et des capacités de commandement et de contrôle appropriées, sont essentiels pour permettre de fournir des contributions militaires efficaces. La participation potentielle de pays partenaires et d'autres pays non membres de l'OTAN à des opérations dirigées par l'OTAN ainsi que d'éventuelles opérations menées avec la Russie seraient d'autres éléments précieux de la contribution de l'OTAN à la gestion de crises mettant en cause la sécurité euro-atlantique.



Les forces militaires de l'Alliance contribuent également à promouvoir la stabilité dans l'ensemble de la région euro-atlantique par leur participation à des contacts entre militaires ainsi qu'à d'autres activités de coopération et exercices dans le cadre du Partenariat pour la paix, en plus de ceux qui sont organisés pour approfondir les relations de l'OTAN avec la Russie, l'Ukraine et les pays participant au Dialogue méditerranéen. Elles contribuent à la stabilité et à la compréhension en participant à des activités qui renforcent la confiance, y compris à celles qui accroissent la transparence et améliorent la communication, de même qu'à la vérification d'accords de maîtrise des armements et à des opérations de déminage humanitaire. Les principaux domaines de consultation et de coopération pourraient être notamment les suivants : entraînement et exercices, interopérabilité, relations civilo-militaires, élaboration de concepts et de doctrines, plans de défense, gestion des crises, problèmes liés à la prolifération, coopération en matière d'armements et participation à la planification opérationnelle et à des opérations.



Ainsi, le fonctionnement harmonieux de l’Alliance repose donc sur le principe stratégique adéquat qui impose nécessairement de nouvelles orientations ainsi qu’une réadaptation des forces.



23. Nouvelles orientations et caractéristiques des forces de l’Alliance.



Pour que l’Alliance puisse accomplir ses tâches de sécurité fondamentales et appliquer les principes de sa stratégie, il faut poursuivre l’adaptation de ses forces de façon qu’elles puissent répondre avec efficacité aux exigences de la gamme complète des missions de sécurité et relever les défis futurs.



La taille, le niveau de préparation et de disponibilité, et le déploiement des forces militaires de l’Alliance refléteront son attachement à la défense collective et à la conduite d’opérations de réponse aux crises, parfois sur court préavis, loin de leurs bases nationales, y compris au delà du territoire des Alliés. Les caractéristiques des forces devront tenir compte également des dispositions des accords pertinents de maîtrise des armements. Ces forces doivent être suffisantes en nombre et en capacités pour décourager et repousser une agression contre l'un des Alliés. Elles doivent être interopérables, et disposer des doctrines et des technologies appropriées. Elles doivent être maintenues au niveau de préparation et de déployabilité requis et être capables de remporter un succès militaire dans une large gamme d'opérations interarmées et multinationales complexes, qui peuvent aussi faire intervenir des pays partenaires et d'autres pays non membres de l'OTAN.

Cela signifie en particulier :



Ø que la taille globale des forces des Alliés sera maintenue aux niveaux minimums compatibles avec les besoins de la défense collective et des autres missions de l'Alliance; elles seront tenues à un niveau de préparation approprié et gradué;

Ø que la répartition géographique des forces en temps de paix assurera une présence militaire suffisante sur l'ensemble du territoire de l'Alliance, y compris le stationnement et le déploiement de forces hors du territoire national et des eaux nationales et le déploiement de forces à l'avant, où et quand ce sera nécessaire. Il faudra tenir compte des considérations régionales, en particulier des éléments géostratégiques, qui existent au sein de l'Alliance, les instabilités à la périphérie de la zone de l'OTAN pouvant déboucher sur des crises ou des conflits exigeant une réponse militaire de l'Alliance, avec des délais d'alerte potentiellement courts;



Ø que la structure de commandement de l'OTAN sera capable d'assurer le commandement et le contrôle de la gamme complète des missions militaires de l'Alliance, y compris par l'utilisation de QG multinationaux et interarmées faciles à déployer. Elle sera également capable de soutenir des opérations menées sous le contrôle politique et la direction stratégique assurés soit par l'UEO, soit de toute autre façon convenue, contribuant ainsi au développement de l'IESD au sein de l'Alliance, et de conduire des opérations de réponse aux crises ne relevant pas de l'article 5 dirigées par l'OTAN auxquelles des pays partenaires et d'autres pays pourront participer ;



Ø que, d'une manière générale, l'Alliance devra, à la fois à court terme et à long terme, et pour la gamme complète de ses missions, posséder des capacités opérationnelles essentielles telles qu'un potentiel efficace de prise à partie, la faculté de déploiement et la mobilité (avec une force de réaction rapide qui sera fonctionnelle en 2004), la viabilité des forces et de l'infrastructure, ce qui inclut la logistique et la rotation des forces. Pour développer ces capacités au maximum en vue d'opérations multinationales, il sera important d'assurer l'interopérabilité, y compris sur le plan humain, d'utiliser une technologie avancée appropriée, de maintenir la supériorité en matière d'information dans des opérations militaires, et de disposer d'un personnel polyvalent hautement qualifié. L'existence de capacités suffisantes dans les domaines du commandement, du contrôle et des communications ainsi que du renseignement et de la surveillance contribuera à l'efficacité des forces;



Ø qu'à tout moment, une proportion limitée mais militairement significative de forces terrestres, aériennes et navales seront capables de réagir avec la rapidité nécessaire à une large gamme de situations, y compris à une attaque sur court préavis contre un Allié quelconque. Davantage d'éléments de forces seront disponibles à des niveaux appropriés de préparation pour soutenir des opérations prolongées, à l'intérieur ou à l'extérieur du territoire de l'Alliance, y compris par la rotation de forces déployées. Ensemble, ces forces devront également être d'un niveau qualitatif et quantitatif ainsi que d'un niveau de préparation suffisants pour contribuer à la dissuasion et pour assurer une défense contre des attaques limitées visant l'Alliance;



Ø que l'Alliance doit être capable d'aligner des forces plus importantes, à la fois pour répondre à des changements fondamentaux dans l'environnement de sécurité et pour faire face à des besoins limités, par le renforcement, par la mobilisation de réserves, ou par la reconstitution de forces, quand ce sera nécessaire. Cette capacité doit être proportionnelle aux menaces potentielles pour la sécurité de l'Alliance, y compris les développements potentiels à long terme. Elle doit tenir compte de la possibilité d'améliorations substantielles dans la préparation et les capacités de forces militaires présentes à la périphérie de l'Alliance. Les capacités de renforcement et de réapprovisionnement en temps voulu, à la fois en Europe et en Amérique du Nord et à partir de celles-ci, resteront d'une importance primordiale, d'où la nécessité d'un haut degré de déployabilité, de mobilité et de flexibilité;



Ø que des structures de forces et des procédures appropriées, y compris celles qui permettraient d'augmenter, de déployer et de réduire des forces de façon rapide et sélective, sont nécessaires pour assurer des réponses mesurées, souples et intervenant en temps voulu afin de réduire et désamorcer les tensions. Ces dispositions doivent être régulièrement mises à l'épreuve lors d'exercices en temps de paix;



Ø que le dispositif de défense de l'Alliance doit être capable de faire face de façon appropriée et efficace aux risques liés à la prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs, qui représentent également une menace potentielle pour les populations, le territoire et les forces des Alliés. Une combinaison équilibrée de forces, de capacités de réponse et de défenses renforcées est nécessaire;



Ø que les forces et l'infrastructure de l'Alliance doivent être protégées contre des attaques terroristes.

Il est en outre essentiel que la capacité des forces militaires des Alliés devant remplir toute la gamme des missions de l'Alliance soit réellement crédible. Cet impératif a des incidences pour les structures des forces, les niveaux de forces et d'équipement, l'état de préparation et de disponibilité, l'entraînement et les exercices, les options de déploiement et d'utilisation, et l'aptitude à constituer des forces plus importantes et à mobiliser des forces. Il convient de rechercher le meilleur équilibre possible entre : les forces à niveau de préparation élevé, capables de commencer rapidement, et immédiatement si c'est nécessaire, des opérations de défense collective ou des opérations de réponse aux crises ne relevant pas de l'article 5; les forces d'un niveau de préparation moins élevé, et variable, qui constitueront la majeure partie des forces nécessaires pour assurer la défense collective ou pour permettre une rotation des forces en vue de soutenir des opérations de réponse aux crises, ou pour renforcer encore les éléments en place dans telle région; et une capacité de constituer et de compléter, à plus long terme, des forces pour le scénario le plus défavorable, bien que très éloigné, à savoir des opérations de défense collective de grande envergure.



Les forces des Alliés seront structurées de manière à tenir compte de la nature multinationale et interarmées des missions de l'Alliance. Les tâches essentielles consisteront notamment à contrôler, protéger et défendre un territoire, à assurer l'utilisation sans entrave des lignes maritimes, aériennes et terrestres de communication, à protéger le déploiement des moyens de dissuasion embarqués de l'Alliance, à conduire des opérations aériennes indépendantes et multinationales, à assurer la sécurité de l'environnement aérien et une défense aérienne élargie et efficace, la surveillance, le renseignement, la reconnaissance et la guerre électronique, le transport stratégique, ainsi qu'à mettre en place des installations de commandement et de contrôle efficaces et souples, y compris des quartiers généraux interarmées et multinationaux faciles à déployer.



Les moyens de défense de l'Alliance contre les risques et les menaces potentielles de prolifération des armes NBC et de leurs vecteurs doivent continuer d'être améliorés, y compris par des travaux sur une défense antimissile. Etant donné que les forces de l'Alliance peuvent être appelées à opérer au-delà des frontières de la zone de l'OTAN, il faut disposer de moyens souples, mobiles et aptes à soutenir des opérations prolongées, pour faire face aux risques de prolifération. Les doctrines et les plans, ainsi que les politiques en matière d'entraînement et d'exercices, doivent également préparer l'Alliance à assurer une dissuasion et une défense contre l'utilisation d'armes NBC. Il s'agit en effet de réduire encore les vulnérabilités opérationnelles des forces militaires de l'OTAN, tout en préservant leur flexibilité et leur efficacité malgré la présence, la menace ou l'utilisation d'armes NBC.



La stratégie de l'Alliance ne fait intervenir aucun moyen de guerre chimique ou biologique. Les Alliés sont favorables à une adhésion universelle aux régimes de désarmements applicables. Cependant, même si de nouveaux progrès peuvent être réalisés en ce qui concerne l'interdiction des armes chimiques et biologiques, des mesures de précaution prises à titre défensif n'en resteront pas moins essentielles.



Etant donné la réduction des niveaux de forces globaux ainsi que la limitation des ressources, la capacité de collaborer étroitement, demeurera indispensable à l'accomplissement des missions de l'Alliance. Les arrangements concernant la défense collective de l'Alliance, dans lesquels, pour les pays concernés, la structure militaire intégrée joue le rôle clé, sont essentiels à cet égard. Les différents éléments du processus de planification de la défense de l'OTAN doivent faire l'objet d'une coordination efficace à tous les niveaux pour assurer la préparation des forces et des structures de soutien pour l'ensemble de leurs divers rôles. Des échanges d'informations entre les Alliés au sujet de leurs plans de forces contribuent également à assurer la disponibilité des capacités nécessaires à l'exécution de ces rôles. Il demeure aussi primordial de procéder à des consultations en cas de changements importants dans les plans de défense des pays. La coopération dans l'établissement de nouveaux concepts opérationnels sera essentielle pour répondre à l'évolution des défis de sécurité. Les dispositions pratiques détaillées qui ont été mises au point dans le cadre de l'IESD au sein de l'Alliance favorisent une étroite coopération alliée, sans créer de doubles emplois inutiles de moyens et de capacités.



Afin de pouvoir s'adapter à toutes les circonstances possibles et conduire efficacement ses missions, l'Alliance a besoin de capacités logistiques suffisantes, y compris dans le domaine des transports, d'aide médicale et de stocks pour déployer et pour soutenir tous les types de forces avec efficacité. La normalisation favorisera la coopération et l'efficacité financière lors de la fourniture d'un soutien logistique aux forces alliées. La mise sur pied et la conduite soutenue d'opérations hors du territoire des Alliés, où le soutien assuré par le pays hôte pourrait être limité, voire inexistant, poseront des problèmes logistiques particuliers. La capacité de constituer en temps voulu des forces plus importantes, dûment équipées et entraînées, et d'un niveau permettant d'accomplir la gamme complète des missions de l'Alliance, constituera également un atout essentiel pour la gestion des crises et la défense. Cela englobera la capacité de renforcer toute région qui serait en danger et d'établir une présence multinationale où et quand il le faudrait. Des forces de divers types et de divers niveaux de préparation pourront être employées avec souplesse dans le cadre d'un renforcement intra-européen ou transatlantique. Cela exigera la maîtrise des lignes de communication, ainsi que des dispositions appropriées en ce qui concerne le soutien et les exercices.



L'interaction entre les forces de l'Alliance et l'environnement civil (gouvernemental ou non) où elles évoluent est indispensable au succès des opérations. La coopération civilo-militaire repose sur une relation d'interdépendance : les autorités civiles ont de plus en plus besoin de moyens militaires, tandis que, dans le même temps, il importe que le secteur civil apporte un soutien aux opérations militaires dans les domaines de la logistique, des communications, du soutien médical et des affaires publiques. La coopération entre les organismes militaires et civils de l'Alliance restera par conséquent essentielle.



La capacité de l'Alliance d'accomplir la gamme complète de ses missions dépendra de plus en plus du recours à des forces multinationales complétant les apports nationaux à l'OTAN pour les Alliés concernés. L'existence de telles forces, qui sont utilisables pour la gamme complète des missions de l'Alliance, témoigne de la résolution de cette dernière de conserver une défense collective crédible, accroît sa cohésion, renforce le partenariat transatlantique et consolide l'IESD au sein de l'Alliance. Les forces multinationales, en particulier celles qui sont capables de se déployer rapidement pour mettre en oeuvre une défense collective ou pour mener des opérations de réponse aux crises ne relevant pas de l'article 5, renforcent la solidarité. Elles peuvent aussi offrir la possibilité de déployer des formations plus performantes que ne le seraient peut-être des éléments purement nationaux, contribuant ainsi à une utilisation plus efficace des ressources comptées qui sont disponibles pour la défense. Il pourrait être nécessaire à ce titre d'adopter une approche multinationale hautement intégrée vis-à-vis de tâches et de fonctions spécifiques. Dans le cadre d'opérations de soutien de la paix, des formations multinationales efficaces et d'autres arrangements associant des Partenaires seront très utiles. Pour permettre d'exploiter pleinement le potentiel offert par les formations multinationales, il est primordial d'améliorer l'interopérabilité, notamment par un entraînement et des exercices suffisants.



Enfin, il est à noter que l'objectif fondamental des forces nucléaires des Alliés restera politique : préserver la paix et prévenir la coercition ainsi que toute forme de guerre. Elles continueront à jouer un rôle essentiel en maintenant tout agresseur dans le doute quant à la façon dont les Alliés riposteraient en cas d'agression militaire. Elles démontrent qu'une agression, quelle qu'en soit la forme, n'est pas une option rationnelle. La garantie suprême de la sécurité des Alliés est apportée par les forces nucléaires stratégiques de l'Alliance, en particulier celles des Etats-Unis; les forces nucléaires indépendantes du Royaume-Uni et de la France, qui ont un rôle de dissuasion propre, contribuent à la dissuasion globale et à la sécurité des Alliés.



La crédibilité du dispositif nucléaire de l'Alliance et la démonstration de la solidarité de ses membres ainsi que de leur volonté commune de prévenir la guerre exigent toujours que les Alliés européens concernés par la planification de la défense collective participent largement aux rôles nucléaires, au stationnement en temps de paix de forces nucléaires sur leur territoire, et aux dispositions de commandement, de contrôle et de consultation. Les forces nucléaires basées en Europe et destinées à l'OTAN constituent un lien politique et militaire essentiel entre les membres européens et les membres nord-américains de l'Alliance. C'est pourquoi celle-ci maintiendra des forces nucléaires adéquates en Europe. Ces forces doivent réunir les caractéristiques nécessaires et avoir la flexibilité et la capacité de survie appropriées pour qu'elles soient perçues comme un élément crédible et efficace de la stratégie des Alliés visant à prévenir la guerre. Elles seront donc maintenues au niveau minimum suffisant à préserver la paix et la stabilité.
L’OTAN ; point de situation stratégique et perspectives d’avenir
L’OTAN ; point de situation stratégique et perspectives d’avenir


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L’optimisation des systèmes d’information et de communication

ICT forme un enjeu stratégique et financier pour la Défense

Aujourd’hui l’organisation de la défense, comme toute autre, s’appuie de plus en plus sur des systèmes d’information et de communication (ICT). Dès lors, la technologie qui se cache derrière ces systèmes devient plus compliquée à cause des progrès rapides. Un part du marché se compose d’une multitude d’entreprises qui se concurrencent très activement. La Défense Néerlandaise dépense environ 385 millions d’euros par an en ICT (hors systèmes opérationnelles ). La plupart de ces fonds sont dépensés à la gestion et la mise en œuvre des systèmes (260 millions). L’autre part consiste des investissements d’une valeur supérieure de 5 millions d’euros (soit 50 millions au total) et des investissements coûtant moins de 5 millions d’euros (soit 75 millions au total). Nous avons vu que le Ministère de la Défense Néerlandais, comme les autres ministères, était obligé de réduire ses coûts. Outre les développements interministériels (voir chapitre 2), cette obligation a conduit à une tendance au d’interarmiser les processus d’acquisition (voir chapitre 3). ICT au sein de la défense est ainsi devenue un enjeu majeur d’un point de vue financier comme stratégique. Il a fallu trouver des méthodes pour économiser dans ce domaine d’ICT, sans perdre la capacité essentielle nécessaire pour assurer la pérennité du soutien des unités. Pour cette raison, l’Organisation Interarmées de la Mise en Œuvre des systèmes ICT (DICTU) a été créée au sein du Commandement des Services de la Défense (CDC). L’objectif de la création de cette organisation était de concentrer toute la connaissance d’ICT au sein de la Défense. La complexité du marché et le fait que la mise en adjudication d’un service ICT nécessite souvent un appel d’offres au niveau européen, ont conduit au devoir de professionnaliser la fonction d’achat de la DICTU. Dans les paragraphes suivants, nous expliquerons cette professionnalisation plus en détails.
L’optimisation des systèmes d’information et de communication
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ustratos de géostratégie et de géopolitique en rapport avec les problèmes sécuritaires des nations, le développement économique, l'Actualité, l'Histoire du monde, les conflits en l’Europe, Amérique, Asie, Afrique, et leurs enjeux stratégiques.

‎L'innovation technologique durant la 2GM

‎L'innovation technologique durant la seconde guerre mondiale.

Durant la seconde guerre mondiale, la technique d'innovation et de fabrication d'armement est devenue la clé de la supériorité dans le champ de bataille. Ceci n'est rendu possible qu'avec des recherches colossales et une technologie de plus en plus avancée.
Par ailleurs, de nouvelles armes ont fait leur apparition et se sont réveillés efficaces notamment contre la résistance organisée. En air-sol, l'avion à réaction a considérablement augmenté le rayon d'action. Pour les attaques sol-sol; les bombes balistiques allemandes V1 et V2 ont permet de larguer une tonne d'explosif sur des objectifs à une vitesse indécelable et ont vite aboutis à la création des fusées pour l´exploration de la lune.
Cette industrie d'armement a eu aussi un soutien sans précédent. Toutes les facultés aussi humaines que matérielles ont été immobilisées afin de suivre la cadence énorme de fabrication.
 De l'avancé technologique découle aussi un épanouissement des moyens de guerre électroniques. Les stratèges découvrent l'intérêt primordial de cette technique dans la conduite des batailles. Le brouillage aveugle les radars et facilite l'attaque. La déception trompe l'ennemi; Les pilotes allemands ont largué des tonnes de bombes sur de fausses cibles. L´application de ces atouts scientifiques dans l´aviation civil, la navigation maritime et les prévisions météo a donné d´excellentes résultats.  
En bref, la création de nouvelles armes et le développement de la guerre électronique ont caractérisé ce conflit mondial par des retombées positives sur l´industrie civile. Parallèlement, l´émergence de l´aviation était à son apogée.

La consécration du l´aviation durant la 2GM.

Durant la seconde guerre mondiale, la bataille d’Angleterre était le premier conflit livré uniquement dans les airs et où l’aviation sert d’arme principale et non d’auxiliaire d’une armée terrestre. Le rôle de la force aérienne en tant que nouvelle arme stratégique dans l’art de faire la guerre allait naître.
En effet, pendant les campagnes de Pologne, de Norvège et de France, la Luftwaffe (Allemand) se contentait d´un rôle essentiellement tactique qui consistait à appuyer les opérations terrestres. Le bombardement stratégique ne commençait en fin de compte qu’en 1940 avec cette bataille. En fait, il a servi de substrat à l’ensemble des processus qui ont conduit les aviations soumises, jusque là, aux armées de terre à devenir des entités indépendantes.
La bataille d’Angleterre est à peine terminée que les États Majors récapitulent l’enseignement aérien qu’elle a dispensé et les stratèges notaient les nouvelles méthodes aéronautiques et industrielles.
En parallèle avec cette stratégie aérienne, l’existence du réseau de radars fonctionnant sans lacune le long des côtes orientales et méridionales anglaises, fournissait des indications précises aux centrales d’opérations sur les avions ennemis. Les commandants des groupes de chasse pouvaient donc faire décoller leurs escadrilles en temps utile, puis par radiophonie, diriger leurs vols sur l’ennemi, et le cas échéant, réaliser contre lui des concentrations locales et momentanées, leur assurant, par surcroît, le bénéfice de la surprise.
Les Allemands n’étaient pas alarmés en découvrant que les chasseurs de la R.A.F. (la Royale Air Forces Britanniques) opéraient sur un étroit guidage radio. Ils en conclurent que ce système ôtait toute souplesse à la chasse ennemie et que des attaques massives le submergeraient.
Par ailleurs, la tendance à exagérer les pertes de l’ennemi au cours d’intenses combats était un défaut commun aux deux parties. Mais les Allemands exagéraient en surestimant les pertes de l’ennemi et en sous-estimant sa production industrielle de remplacement. Les chefs de la Luftwaffe avaient l’habitude, lorsqu’ils avaient bombardé une base de chasse, de rayer au crayon rouge le numéro de l’escadrille de la R.A.F. qui y était basée. Ceci était dû à une mauvaise reconnaissance photo et une analyse trop optimiste des résultats.
En juillet 1940, alors qu'en quelques semaines de campagne, l'armée allemande venait de s'installer sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique, bien rares étaient ceux qui accordaient à la Grande-Bretagne quelque chance de résister aux assauts de la Luftwaffe et à un éventuel débarquement. Et pourtant, la bataille que la Royale Air Force contre les Allemands devait, non seulement s'achever par une victoire, mais marquer le premier tournant décisif de la guerre et surtout de l´emploi de l´aviation.
Certes, la bataille d’Angleterre a connu plus de 40.000 mort, mais la victoire a été acquise grâce au professionnalisme, aux ressources d'une infrastructure scientifique et technique bien au point et à la mobilisation totale du potentiel économique de la nation.
Cette bataille a écrit donc un nouveau chapitre dans l'histoire de la guerre. Ce fût la première fois que les forces aériennes allaient à elles seules décider de l'issue d'une campagne militaire. Jusqu´à lors, jamais dans les annales de la guerre, l´aviation n'a eu de telle influence dans une bataille.
Ainsi, malgré l'infériorité de ses forces aériennes, l’Angleterre a su tenir tête à l'agression allemande, grâce à l'effort de recherche et à l'ingéniosité de ses savants et de ses industriels, autant qu'à la ténacité de ses chefs et au courage de ses pilotes. Le radar, le guidage de la chasse depuis le sol, les performances de ses avions, la supériorité de ses services de renseignement sur ceux de l'ennemi, avaient dès 1939 préparé la victoire. Par ailleurs, les enseignements tirés de ce conflit sont importantes.

Les enseignements tirés durant la 2GM.

L´importance de la rénovation technologique dans la conduite de la guerre n’est pas nouveau et le lien qui relie réussite scientifique et victoire militaire est très important qu’il n’y parait.
La maîtrise du champ de bataille repose pour une large part sur la notion de puissance technologique. Il semble difficile de faire abstraction de cette constante dans le domaine  géostratégique, car la capacité d’une nation à imposer un ordre qui lui soit favorable est intimement lié à son aptitude à maîtriser l´industrie militaire.
L’histoire des sociétés industrialisées nous montre une progression parallèle de leurs industries avec le déclanchement de la guerre. Car, les conflits militaires, bien que désastreux pour les peuples, constituent encore de nos jours un moteur pour l’activité industrielle. Le résultat de l´avancé technologique militaire  est presque toujours positif, car il trouve rapidement son application dans d´autres domaines  civils.
Et pour profiter pleinement des conflits militaires au lieu de les subir, il est nécessaire d´adopter les mesures suivantes:
  Sur un plan purement défensif; il s’agit pour chaque pays d’acquérir la maîtrise de son patrimoine scientifique et technique et du savoir-faire. Cette maîtrise passe par la protection des acquis, par une connaissance du droit et des normes de la propriété industrielle et intellectuelle, et par une application des mesures de conservation du secret.
Au niveau "offensif", la maîtrise de l´information dans ce contexte ne doit pas se limiter à des simples recherches documentaires ou de veille technologique. Il devrait passer par une coordination des actions et un tri minutieux d’une information devenue surabondante.  L’analyse systématique des publications devrait déceler les informations utiles, pouvant aboutir à rehausser le niveau technologique de la nation. 
  Il revient aussi au pouvoir militaire d’initier le processus de veille technologique puis de coordonner les efforts avec les industriels, afin que la société civile profite pleinement des recherches militaires. Car cette veille technologique est une démarche de nature stratégique et repose sur la concertation des actions entre militaires et civils.
  Elle exige enfin une compréhension précise des mécanismes financiers et économiques qui gouvernent les nouveaux rapports de forces et aussi une bonne connaissance des différents échiquiers, au sein desquels se font les alliances économiques. Car la puissance s’exprime désormais à travers la détermination de chacun à faire prévaloir un ordre économique qui soit favorable au développement de son propre projet politique.

En conclusion, si la guerre entre les nations demeure inévitable et aboutit souvent à des conséquences désastreuses, le développement industriel devrait tout de même tirer profil des recherches militaires pour son épanouissement. Car à travers l´histoire de la seconde guerre mondiale, il est évident que les conflits militaires contribuent à un développement économiques et constituent un moteur même pour l´activité industrielle et ce malgré l´aspect négatif de la guerre.


‎L'innovation technologique durant la seconde guerre mondiale
ustratos de géostratégie et de géopolitique en rapport avec les problèmes sécuritaires des nations, le développement économique, l'Actualité, l'Histoire du monde, les conflits en l’Europe, Amérique, Asie, Afrique, et leurs enjeux stratégiques.

Comment on filtre l’Immigration Clandestine aux Etats-Unis?

S’élevant au nombre de 5,000,000 et au-delà, les clandestins en majeure partie d’origine mexicaine, sont attirés vers les Etats-Unis pour des raisons économiques et par la promesse d’une meilleure vie. La population générale favorise le strict contrôle de l’immigration clandestine mais les lobbies, qui possèdent un pouvoir extraordinaire dans ce pays poussent le gouvernement à fermer l’œil sur le problème. Le fait est que les immigrants clandestins forment une source importante de travailleurs à prix modique qui aide à conserver les prix de détail des produits de consommation à des niveaux très abordables. En revanche, ces prix modiques augmentent les profits des producteurs et commerçants qui dépensent des sommes importantes pour faire le lobby du gouvernement. Maintenant que le nombre de clandestins aux Etats-Unis a atteint des proportions imposantes, ce groupe est à son tour en position de faire pression sur le gouvernement. La majorité des clandestins ont des membres de famille qui sont établis légalement au pays. Ces immigrants légaux, qui possèdent le droit de vote, ont au cours des années définitivement capté l’oreille des politiciens soucieux du problème de réélection. La proportion majoritaire de la population qui désire mettre fin au problème de l’immigration clandestine pousse le gouvernement à adopter des lois que l’on peut qualifier draconiennes parce qu’elles visent à empêcher l’accès aux services et bénéfices de base. Ces lois, en revanche, sont contestées devant les tribunaux par les associations et groupes d’immigrants légaux qui cherchent à protéger les membres de famille qui se trouvent aux Etats-Unis en situation irrégulière. Etant donné que les pouvoirs juridiques ont l’autorité de faire changer ce dont les pouvoirs politiques ont légiféré, les clandestins possèdent des recours juridiques sans précédant. Ceci a été démontré lorsque l’Etat de la Californie a passé une loi sur l’immigration aux mesures draconiennes et qui, suivant une poursuite civile montée par un groupe de lobbying d’immigrants, à été répudiée. Enfin, il semble que plus des mesures de contrôle sont mises en place pour contrer l’entrée des immigrants illégaux aux Etats-Unis, plus le nombre de clandestin semble augmenter. En partie due à une comptabilité des statistiques erroné et en partie dû au fait que les stratégies des clandestins ne cessent de s’améliorer, les nombres d’illégaux sont en effets de plus en plus importants. Le gouvernement fédéral a instauré plusieurs contrôles et continu à se pencher sur le problème mais seront-ils capable d’y arriver ou ont-ils vraiment la volonté d’y arriver ? HISTORIQUE DE L’IMMIGRATION « Le fait est que les Etats-Unis sont une nation d’immigrants créée sur des fondements multiculturels et multiethniques et donc plus tolérantes pour les immigrés que les vieilles nations d’Europe Occidentale (Hollifield, 1997, p. 91)». L’immigration a joué un rôle important dans l’histoire américaine et, les Etats-Unis continus d’avoir une des politiques d’immigration les plus ouverte au monde. Avant l’ère des communications rapides et du transport en masse, l’Amérique a encouragé l’immigration pour peupler son vaste territoire vierge. Après que certains Etats aient passé des lois d’immigration suivant la guerre de sécession, la cour suprême, en 1875 a déclarée le domaine de l’immigration, une responsabilité fédérale. Le Service de l’Immigration (Immigration Service) a été établi en 1891 pour gérer la hausse du flux d’immigration qui commença en 1880. La première guerre mondiale résulte en une baisse d’immigration provenant des pays de l’Europe, mais à sa fin, le flux en masse reprendra. Ceci a poussé le Congrès à prononcer une nouvelle politique d’immigration : la politique des quotas des origines nationales qui fût passée en 1921 et révisée en 1924. L’immigration était alors limitée en assignant à chaque nationalité un quota basé sur sa représentation dans les recensements du passé des Etats-Unis. De plus, en 1924, le Congrès a créé la Garde Frontière (US Border Patrol) sous l’égide du Service de l’Immigration. Durant les vingt prochaines années, il y eut peu d’immigration, les nombres totaux d’immigration net passant dans la négative pendant plusieurs années de la Grande Dépression. L’immigration demeura relativement faible durant les vingt années suivant la deuxième guerre mondiale, parce que le système des origines nationales des années 1920 est resté en place après que le Congrès l’ait re-codifié et combiné toutes les lois d’immigration et de naturalisation déjà existantes pour les rassembler sous une seule ombrelle dans la forme de l’Acte d’Immigration et de Nationalité (Immigration and Nationality Act (INA)) de 1952. Les Agriculteurs américains ont continué à importer de la main d’œuvre saisonnière du Mexique, comme ils l’avaient fait durant la deuxième guerre mondiale, sous un arrangement entre les Etats-Unis et le Mexique qui a établi en permanence le Programme Brancero. En 1965, le Congrès remplaça le système des origines nationales avec un système de préférences, conçu pour réunifier les familles d’immigrants et attirer aux Etats-Unis les immigrés possédants des qualifications pour le marché du travail. Ce changement à la politique d’immigration répondait aux nouvelles sources d’immigration depuis 1924. La majorité des applications pour visas d’immigration provient maintenant de l’Asie et de l’Amérique Latine au lieu de l’Europe. Le système des préférences a continué à limiter le nombre annuel de visas d’immigration mais le Congrès faisait toujours des exceptions pour les réfugiés en passant une législation spéciale à cet effet. Ce n’est pas avant le passage de la l’Acte des Réfugiés (Refugee Act) de 1980 que les Etats-Unis se sont munis d’une politique générale couvrant l’admission des réfugiés. A elle seule, l’immigration légale des années 1990 a probablement rattrapé sinon surpassée les niveaux records historiques de la période 1901 – 1910, quand 8.8 millions d’immigrants furent admis au pays. En ajoutant le facteur clandestin à l’équation, on arrive probablement à un total qui fait de la période des années 1990, la période la plus intense de toute l’histoire d ’immigration des Etats-Unis. LOIS SUR L’IMMIGRATION ET LEURS EFFETS L’INA fût créé en 1952. Avant l’INA, une variété de statuts gouvernaient la loi sur l’immigration mais n’étaient pas organisés sous un seul document. La loi McCarran-Walter bill de 1952, Loi Publique No. 82-414, arrangeât et codifia plusieurs provisions existantes et réorganisa les structures des lois sur l’immigration. L’acte a été modifié plusieurs fois au cours des années, mais est toujours le document de base sur la loi d’immigration. L’INA est divisé en titres, chapitres et sections. Bien qu’il se tienne seul comme un corps de loi, l’acte est aussi englobé à l’intérieur du United States Code (USC). L’USC est une collection de toutes les lois régissant les Etats-Unis d’Amérique. Il est arrangé en cinquante sujets titres par ordre alphabétique général. Le titre 8 de l’USC n’est qu’un des cinquante titres et traites des immigrants clandestins et de la nationalité. Lorsque l’on parcourt l’INA ou autre statut, on s’aperçoit rapidement que référence à l’USC est souvent faite. Par exemple, la section 208 de l’INA traite de la notion d’asile politique, sujet qui est aussi couvert par le titre 8, section 1158 de l’USC. Bien qu’il soit tout à fait correct de faire référence à une section spécifique de l’INA ou de l’USC, la citation de l’INA est plus communément utilisée. Les provisions générales des lois statuées par le Congrès sont interprétées et implémentées par des réglementations adoptées par diverses agences. Ces réglementations appliquent la loi aux situations quotidiennes. Après quelles soient publiées dans le Registre Fédéral, elles sont rassemblées et publiées dans le Code of Federal Regulations, communément référé comme le CFR. Le CFR est arrangé par sujets titres et parallèle généralement la structure de l’USC. Donc le titre 8 du CFR traite des immigrants clandestins et de la nationalité tout comme le fait le titre 8 de l’USC. « A quelques exceptions près, toutes les réformes de la politique d’immigration et d’asile reflètent le nouveau modèle de citoyenneté à la fois universaliste mais aussi plus pluraliste ; le meilleur exemple en est la loi de 1986 où le Congrès, dans le même Act, amnistia les clandestins, imposa des sanctions à l’encontre des employeurs de clandestins et créa une commission pour vérifier que la mise en œuvre de cette loi ne fasse pas augmenter la discrimination contre les étrangers et contre les minorités ethniques. Par contre, la loi sur l’immigration de 1996 chercha à diminuer l’immigration clandestine « et légale » en réduisant l’accès des étrangers aux indemnités de la Sécurité Sociale. Cette loi de 1996 reflète bien l’affaiblissement du consensus libéral dans le domaine des droits civiques et de l’immigration (Hollifield, 1997, pp. 86-87) ». Le passage de la loi sur l’immigration de 1997 a provoqué une panique chez les groupes de militants qui ne sont pas gênés à faire entendre de vive voix leur opposition à la nouvelle politique d’immigration. A les entendre, on croirait que la nouvelle loi, qui est entré en vigueur à la fin de mars 1997, avait instantanément créé une vague de déportation totale des immigrants clandestins. Au passage de la loi, de nombreux immigrants clandestins nerveux ont faits la queue à l’hôtel de ville de la cité de New York pour se marier et la ligue des libertés civiles américaines et autres organisations ont entamé des poursuites civiles. Les militants se sont plaints que la loi, qui s’applique principalement aux immigrants clandestins, est draconienne. Ironiquement, c’est le travail des militants qui a rendu nécessaire et qui a précipité l’adoption de cette nouvelle loi. Pendant plusieurs années, ces groupes de militants ont tout fait pour mettre les barreaux dans les roues des contrôles des lois d’immigration en prenant agressivement avantage de toutes les défaillances du système judiciaire. Le Congrès n’a que refermé le cercle en réparant les défaillances de la loi. Une étude de la nouvelle loi met en perspective les réclamations des défenseurs de l’immigration clandestine : - les immigrants clandestins doivent maintenant faire application pour le refuge politique dans un délais d’une année après l’entrée aux Etats-Unis. Cette provision de la loi traite avec le problème des immigrants clandestins, qui après avoir vécu pour plusieurs années aux Etats-Unis, réclamaient le refuge politique seulement après avoir été découverts et après avoir épuisé tous les recours pour éviter la déportation. - la loi monte la barre pour les immigrants sans documents qui cherchent l’octroi d’une carte verte sous prétexte de vie difficile dans le pays de provenance. Le nombre de ces exemptions revendiquées, tant quelles soient peu nombreuses, ont accru par presque cinquante pour cent par année au fur et à mesures que les avocats spécialistes de l’immigration concevaient et réussissaient à argumenter des réclamations de vie difficile pour leurs clients. Par exemple, « (Krikorian, 4 avril 1997) un immigrant clandestin a réussi à convaincre l’INS qu’il ne pouvait pas retourner au Nicaragua parce que durant son séjour clandestin aux Etats-Unis il s’était accoutumé à la façon de vivre américaine, notamment, il a cité son amour du baseball). Le congrès a maintenant fixé un maximum de cartes vertes qui peuvent être émises pour raison de difficultés de vies dans le pays d’origine. Il exige entre autres que les immigrants prouvent qu’ils vivent illégalement aux Etats-Unis depuis au moins dix ans et que la déportation résulterait en une difficulté de vie extrême et exceptionnelle pour les parents qui sont admis légalement au pays et qu’ils laisseraient derrière. - La nouvelle loi rend très difficile les poursuites civiles obstructionnistes de masse contre l’INS. Dans le passé, un certain nombre de telles poursuites, qui ont réussi, ont permis à des immigrants clandestins à demeurer aux Etats-Unis. Notamment, « (Krikorian, 4 avril 1997) une de ces poursuites force l’INS à réexaminer, une à une, toutes les demandes de refuge rejetées de plus de 200,000 centre-américains ». - Jadis, un visa d’immigration était facile à obtenir, même si le concerné avait clandestinement résidé au préalable aux Etats-Unis. Sous la nouvelle loi, il y aura une pénalité substantive, les gens qui habiteront illégalement aux Etats-Unis pour six mois continus seront empêchés d’entrer au pays pour trois ans et ceux qui auront séjourné clandestinement pour une année ou plus seront barrés pour une période de dix ans. Les Etats-Unis sont le foyer de plus de cinq millions d’immigrants clandestins ; 400,000 de plus à chaque année viennent s’y installer. Ce nombre croissant couplé aux efforts agressifs des groupes militants en leur faveur a rendu la réforme de la loi sur l’immigration impérative. Les groupes militants, qui se plaignent de la loi draconienne, n’ont qu’eux- mêmes à blâmer pour sa rigidité. Lorsque la législation faisait l’ordre du débat du Congrès, ces même groupes ont embrassé l’effort proposé pour contrôler l’immigration clandestine mais seulement pour éviter de voir imposer des coupures sévères aux quotas à l’immigration légale. Maintenant que les réformes de certaines lois gouvernantes l’immigration légale n’ont pas passé sous tous leurs points, les activistes, pour le moment, avalent leurs langues. A voir l’opposition acharnée des activistes militants qui a visiblement été démontrée contre la nouvelle loi sur l’immigration, cela nous pose à réfléchir si ces groupes supporteraient des limites sur l’immigration quelle soit légale ou clandestine. L’IMMIGRATION CLANDESTINE Le service d’Immigration et de Naturalisation (INS) estime qu’il y a près de six millions de clandestins qui résident aux Etats-Unis, un nombre qui s’accroît de 275,000 par année. Ce total n’inclut pas les 2.7 millions de clandestins qui se sont vus accordé l’amnistie par l’Acte du contrôle et de la réforme de l’immigration de 1986. L’immigration clandestine pose un problème particulier en Californie qui est le lieu de résidence de plus de quarante pour cent de tous les clandestins. L’INS estime que soixante pour cent des résidents clandestins entrent aux Etats-Unis en se faufilant par la frontière et les quarante pour cent restants sont entrés de façon tout à fait légale mais dépassent le séjour prévu par le visa. Les deux éléments qui attirent les immigrants clandestins sont les emplois et la parenté. Le travailleur typique mexicain gagne un dixième du salaire de son homologue américain et plusieurs entreprises américaines préfèrent embaucher de la main d’œuvre étrangère à bon marché et sur qui on peut compter ; ces entreprises sont rarement punies parce qu’un système de vérification viable des employeurs est pratiquement inexistant. De plus, les communautés de nouveaux immigrants légaux aident à créer des réseaux utilisés par les immigrés clandestins qui servent d’incubateurs pour l’immigration clandestine en création d’emplois, d’hébergement et en facilitant l’entrée aux Etats-Unis pour les parents et connaissances des clandestins. ANALYSE CRITIQUE DES STATISTIQUES « Le 7 février 1997 l’INS a publié son dernier estimé de la grandeur et de la croissance de la population d’immigrants clandestins aux Etats-Unis. L’INS estime qu’en octobre 1996 il y avait cinq millions de clandestins vivants au pays avec un taux de croissance de 275,000 par année (Camarota, 1997, p.1) ». Ces statistiques s’appliquent à la population d’illégaux à long terme ; ceux qui sont au pays depuis au moins une année. Bien que le taux de croissance soit 25,000 de moins que l’estimé de 1994, les nouvelles statistiques nationales sont plus élevées que l’INS prévoyait. Le changement dans la croissance ne représente pas une réduction réelle du flot des immigrants clandestins mais plutôt reflète un changement dans la méthodologie utilisée pour calculer les statistiques. La synthèse des résultats de l’étude de l’INS se fait comme suit : - Le nombre d’immigrants clandestins qui restèrent au pays après la légalisation de l’Immigration Reform and Control Act (IRCA) en octobre 1988 était de 2,775,000, nombre beaucoup plus élevé qu’estimé au préalable ; - Le nombre de nouveaux immigrants clandestins se joignant à la population à long terme chaque année est de 420,000. Ce nombre est ajusté pour les décès, l’émigration et les passages au statut légal, d’où la conclusion du taux de croissance de 275,000 par année ; - De la population totale des clandestins entre 1982 et 1992, 170,000 provenaient de personnes qui étaient restés au pays après l’expiration de leurs visas d’entrée. Et entre 1992 et 1996 ce nombre a augmenté à 181,000. Le nombre de nouveaux illégaux qui se sont joints à la population de clandestins en entrant sans inspection (entering without inspection EWI), était de 250,000 de 1982 à 1988 et de 242,000 de 1988 à 1996 ; - L’INS estime que 41 pour cent de la population illégale est de provenance de gens qui restent passé l’expiration du visa et 59 pour cent sont des entrants sans inspection. Ceci diffère de l’estimé de 50/50 publié avant celui-ci ; - La population illégale est composée de 54 pour cent de mexicains ; et - 40 pour cent de la population illégale totale réside en Californie. L’INS n’a toujours pas révélé de quelle façon elle est arrivée aux estimés courants. Cependant, basé sur les articles de presses qui accompagnaient la publication des estimés et des discussions avec Robert Warren, le démographe qui a développé la méthodologie, il est possible d’en déduire le processus du rapport. « La méthode utilisée pour arriver à ces statistiques est extrêmement complexe et l’espace qui lui est réservé n’est pas assez grand pour permettre une explication détaillée de toutes les assomptions, calculs, sources et ajustements utilisés pour créer ces estimés Camarota, 1997, p.1) ». L’estimé de l’ampleur de la population illégale en octobre 1988 est dérivé en partie de l’estimé du flot des illégaux tel qu’indiqué par les données de ceux qui demeurent post expiration du visa non-immigrant ; les découlés de la légalisation de l’IRCA. De plus, l’analyse du sondage de la population courante (Current Population Survey CPS) de novembre 1988 est utilisé pour estimé la portion des 2,775,000 d’illégaux d’octobre 1988 provenant du Mexique. Le nombre de ceux qui restent passé l’expiration de leurs visas est calculé en mariant les formulaires I-94 (collectés par les lignes aériennes et les douanes lors du départ) et la base de données de l’INS. Le tout est ajusté pour les erreurs qui peuvent avoir été commises par les équipages d’avions dans la récupération des formulaires. Un an après le départ prévu, les personnes pour qui il n’existe pas de données de départ sont passées au total des de la population clandestine à long terme. Le calcul des EWI est beaucoup plus complexe. Les EWI mexicains comptent pour plus de 80 pour cent de tous les EWI. Ce nombre est dérivé en utilisant les données de l’INS et du CPS pour la période qui suit 1990. Le nombre d’immigrants mexicains légaux est comparé au nombre de mexicains compté dans le CPS de mars 1994, 1995 et 1996. On assume que la différence représente la population de clandestins mexicains qui sont entrés aux Etats-Unis après 1990. La soustraction du nombre de mexicains restant post expiration du visa, indiqué par l’analyse des formulaires I-94, révèle le nombre de EWI mexicains entre 1990 et 1996. Le flot des EWI pour toutes les nationalités, à l’exception des mexicains des années 1990, est basé sur l’information de la légalisation de l’IRCA, des arrestations d’illégaux et de quelques autres sources. La réduction de la population clandestine provient de trois sources : les décès, le passage au statut légal et l’émigration. Ces statistiques d’émigration sont basées sur les estimés du bureau de recensement par l’entremise des taux de migrations renversés qui comparent les données des recensements de 1980 et de 1990. Le taux de migration renversée est alors accru de dix pour cent pour pouvoir refléter une émigration plus importante chez les clandestins. Les taux de migration renversés sont assignés aux illégaux basé sur l’année d’entrée aux Etats-Unis. Le taux de mortalité chez la population clandestine est présupposé être de l’ordre de 3.9 pour mille, ce qui souligne le jeune âge et le presque non-existant taux de mortalité infantile dans la population d’illégaux. Les clandestins qui obtiennent le statut légal sont inclus de deux manières. Premièrement, ceux qui passent au statut légal sont rayés des estimés de la population clandestine en mariant les donnés d’immigration aux données des visas expirés. Deuxièmement, les EWI du Mexique qui obtiennent le statut légal sont pris en compte par la comparaison du nombre de mexicain dans le CPS au nombre de mexicain qui entrent au pays en toute légitimité. Pour les EWI en provenance d’autre pays que le Mexique, l’INS ne prends pas en compte les passages au statut légal. POPULATION d’IMMIGRANTS CLANDESTINS aux E-U en Octobre 1996 Les10 Pays de provenance les plus importants Nombre d’Immigrants clandestins Les 10 Etats de destination les plus affectés Nombre d’Immigrants clandestins Mexique 2,700,000 Californie 2,000,000 EL Salvador 335,000 Texas 700,000 Guatemala 165,000 New York 540,000 Canada 120,000 Floride 350,000 Haïti 105,000 Illinois 290,000 Philippines 95,000 New Jersey 135,000 Honduras 90,000 Arizona 115,000 Bahamas 70,000 Massachusetts 85,000 Pologne 70,000 Virginie 55,000 Nicaragua 70,000 Washington 52,000 LE LIEN ENTRE L’IMMIGRATION LEGALE ET CLANDESTINE L’INS a publié que la population d’immigrants clandestins aux Etats-Unis se comptait au nombre de 5 millions à la fin de l’année 1997, plusieurs centaines de milliers de plus qu’elle avait originairement prédit. Ceci marque une étape fâcheuse. Le nombre de clandestins est maintenant le même qu’il était avant que le Congrès prononce l’amnistie de 1986, qui a légalisé presque trois millions de personnes. Clairement, la stratégie d’émettre des cartes vertes aux immigrants clandestins en combinaison avec la promesse d’une mise en œuvre sévère de contrôle a complètement échouée. Pour une très longue période de temps, les efforts du gouvernement dirigés contre l’immigration clandestine ont été presque criminellement inadéquats. Le Congrès et l’administration ont tenté de rectifier le problème en 1995-96, culminants avec la passation de la loi sur l’immigration d’automne 1996 qui « prévoyait l’augmentation des effectifs de contrôle aux frontières, des punitions d’infractions plus sévères pour les contrebandiers et les faussaires, et a resserré une grande variété de procédures légales (Krikorian 16 février 1997) ». Mais une flagrante omission garantie que la population clandestine continuera à augmenter : Le Congrès et l’administration ont souligné que l’immigration clandestine devrait être traitée séparément de l’immigration légale. Les supporteurs de cette approche avancent que les deux sont des problèmes distincts ; que l’un constitue une démarche illégale, tandis que l’autre est un procédé légal. Cette pensée constitue un malentendu fondamental du processus de l’immigration. En fait, l’immigration légale et clandestine ne sont que deux composantes du même mécanisme et qu’il ne peut pas y avoir une réussite du contrôle de l’immigration clandestine sans qu’il y ait des changements et des réductions à la composante légale. Pourquoi sont-ils liés ? Parce que le volume de l’immigration légale a augmenté au même rythme que le niveau de l’immigration clandestine. L’immigration légale a augmenté de 3.3 millions dans les années 1960 à 7.3 millions dans les années 1980. En même temps, les appréhensions des immigrants clandestins aux frontières ont augmenté de 1.6 millions dans les années 1960 à 11.9 millions dans les années 1980. Ce n’est pas une coïncidence que les niveaux de l’immigration légale et clandestine aient augmentés en tandem. Les communautés d’immigrants légaux, formées depuis les années 1960 servent d’incubateurs pour l’immigration clandestine en fournissant l’hébergement, les emplois et le conduit d’entrée pour leurs compatriotes qui n’ont su se procurer une carte verte. Le Mexique est la source la plus importante d’immigration aux Etats-Unis, que se soit des immigrants légaux ou clandestins. D’autres sources d’immigrations légales sont de même des pourvoyeurs d’immigrants clandestins. En fait, les immigrants clandestins comportent une partie importante des groupes majeurs d’immigration, ils comptent pour plus du tiers de toutes les personnes aux Etats-Unis qui sont nées au Mexique, presque que la moitié des Salvadoriens et Guatémaltèques, tout près du tiers d’Haïtiens, 15 pour cent de Canadiens et 8 pour cent de Philippins. Un des éléments dit fonctionnel de la politique d’immigration américaine qui aide à promouvoir l’immigration clandestine est l’existence de très longues listes d’attente pour l’obtention de cartes vertes. « Il y a plus de 3.5 millions de personnes qui se qualifient pour immigration vers les Etats-Unis et qui attendent leur tour pour l’obtention d’un très petit nombre de visas disponibles (Krikorian, 16 février 1997) ». L’attente peut prendre des décennies. Les enfants philippins de citoyens américains qui reçoivent maintenant leurs visas ont dû attendre près de vingt ans ; « ceux qui font application aujourd’hui devront patienter pendant quarante ans avant l’obtention des leurs (Krikorian, 16 février 1997) ». Vraisemblablement, ceci suggère un mécanisme fautif. Ce qu’il fait, c’est d’encourager ceux qui ont été sélectionné, mais à qui on a demandé de patienter, de tout simplement s’installer clandestinement chez leur parenté américaine. La Commission sur la Réforme de l’Immigration a remarqué que ces retards extraordinaires rendent la politique d’immigration non crédible en encourageant ceux à l’extérieur des frontières américaines à briser les règles. L’INS est maintenant capable de pister le nombre de personnes recevant des cartes vertes qui habitaient déjà à l’intérieur des frontières des Etats-Unis. Incroyablement, « plus d’un cinquième, soit 22 pour cent, de tous les immigrants légaux étaient en fait des immigrants clandestins qui ont manigancé le système pour obtenir le statut d’immigrant légal (Krikorian, 16 février 1997) ». Ce nombre était presque le triple à quoi l’INS s’attendait. Un sondage du département d’Etat a trouvé que plus de 90 pour cent des immigrants légaux Mexicains étaient au départ des immigrants clandestins. L’immigration légale est clairement la force derrière l’immigration clandestine donc, réduire l’immigration légale est probablement une méthode de contrôler l’immigration clandestine. Ceux qui travaillent à démontrer le besoin d’une réforme complète ont visiblement échoué à faire valoir ce point durant les débats de 1996. LES ETATS-UNIS UN POLE D’ATTRACTION La quasi-assurance d’embauche pousse les clandestins à risquer leurs vies aux frontières. « En 1999, une tempête de neige soudaine dans les montagnes éloignées près de la frontière californienne et du Mexique a réclamé les vies de neuf immigrants clandestins qui essayaient de détourner les contrôles renforcés de frontière dans les endroits plus achalandés (Krikorian, 25 avril 1999) ». Cet événement n’était pas une occurrence singulière ; l’ambassade mexicaine estime qu’en moyenne, un immigrant clandestin par jour est mort en tentant de traverser la frontière en 1999. Au même moment, des douzaines de Cubains et Haïtiens sont morts noyés en essayant de se faufiler en Floride. Bien que personne ne se réjouisse de ces pertes humaines, les Américains chérissent secrètement la notion que des étrangers sont près à sacrifier leurs vies pour s’installer dans leur pays. Dans une ère où les liens qui unissent les Américains en un seul peuple sont en plein bouleversement et que le patriotisme est largement déridé, ils se consolent dans le fait que les étrangers désirent toujours émigrer aux Etats-Unis. Tout de même, comme un peuple civilisé, ils sont obligés de se poser la question : qui est responsable de ces tragédies ? La réponse peut nous surprendre. Les répliques conventionnelles sont inadéquates : Il est vrai que les clandestins eux-mêmes sont partiellement responsables, tout comme ceux qui les aident à se faufiler et aussi les sociétés émergeantes de quelles ils fuient. Pas surprenant, le coupable qui jaillit tout de suite à l’esprit de l’opinion publique, le garde frontière, est non seulement sans blâme mais dépense beaucoup d’efforts et énergie à sauver des clandestins démunis, dans la balance sauvant des milliers de vies humaines. Cependant, lorsque nous nous arrêtons à examiner le problème plus profondément, nous constatons clairement la cause principale des décès qui surviennent aux frontières – une combinaison toxique d’accès facile à des emplois (sans lequel beaucoup moins de clandestins essaieraient de pénétrer la frontière en premier lieu) et la difficulté accrue du contrôle sévère imposé aux frontières, rendant la traverser plus périlleuse. Il est que la responsabilité pour ce fléau repose sur les épaules du Congrès américain. L’attraction d’emplois est forte parce que peu de sociétés sont punies pour embaucher des immigrants clandestins. Ici, la responsabilité du congrès est clairement évidente. Ce n’est pas avant 1986 que le congrès a prohibé l’embauche des clandestins et il a fallu plus que dix années après cela pour qu’il passe la consigne à l’INS de commencer à expérimenter avec des logiciels pour vérifier le statut de travailleurs. Il n’existe toujours pas d’obligation de mise en fonction d’un tel système. Une autre raison pour cette facilité d’embauche pour les immigrants clandestins est que le Congrès n’est pas sérieux dans le domaine du contrôle des lois qu’il a décrétées. Il refuse d’approuver les crédits nécessaires pour une poussée stricte de contrôle contre les sociétés qui engagent les immigrants clandestins. Malgré plusieurs demandes d’aide, l’INS n’a toujours que l’équivalent de 300 inspecteurs à temps plein et le département du travail a récemment annoncé qu’il réduirait l’ampleur de sa coopération avec l’INS. Plus notoirement, les politiciens à touts les niveaux aux Etats-Unis interfèrent avec les contrôles des clandestins à la requête des employeurs ; la puissance des groupes de pression. Par exemple, « durant la récolte d’oignons Vilada de 1998 dans l’Etat de Georgie, la majorité des travailleurs ont fui après des descentes de l’INS. Dans l’espace de quelques jours suivant les descentes, les sénateurs de l’Etat de Georgie et trois membres de la chambre des représentants ont écrit au solliciteur général, Janet Reno, critiquant de façon venimeuse le manque de regard que l’INS a au sujet des fermiers (Krikorian, 25 avril 1999) ». En réponse à ces pressions des lobbysmes et autres messages non tous subtils du Congrès, l’INS a récemment annoncé qu’elle mettait fin aux contrôles des sociétés. Au même moment où les deux partis politique dominants se sont montrés réticents à détourner l’attraction des emplois pour immigrants clandestins, ils se sont montrés plus favorables et ont exigé de stricts contrôles aux frontières. Cette nouvelle et très attendue amélioration des ressources des gardes frontière a rendue la tâche, aux points traditionnels de passage des immigrants clandestins, plus difficile que jamais, ce qui a eu pour effet de rediriger le flot à des endroits plus dangereux et plus difficiles de passage. Cette combinaison peu orthodoxe de contrôles plus stricts aux frontières et de l’attitude laisser-faire dans le domaine d’embauche a créé une anomalie bizarre : le Congrès invite les immigrants clandestins mais rend leur passage aux frontières plus difficile. « Le meilleur exemple de cette approche pro-immigration mais anti-immigrants est le sénateur Spencer Abraham (Krikorian, 25 avril 1999) » (Républicain – Etat du Michigan), tête du sous-comité du sénat sur l’immigration. Pendant qu’il prêche pieusement son opposition à l’immigration clandestine et supporte ouvertement les contrôles stricts aux frontières, il a travaillé de façon très acharnée pour assurer que les immigrés clandestins pourrais continuer à trouver de l’emploi. Il existe deux choix moralement consistants sur le contrôle de l’immigration. Un des choix est de continuer à ignorer les contrôles de travailleurs dans le milieu du travail mais d’ouvrir les robinets aux frontières. Ceci emmènerait les stratégies d’intérieur et de frontière en ligne et arrêterait de forcer les clandestins à tenter la traverse dans des endroits reculés et dangereux d’accès. Les Américains préconisent que cette approche mettrait fin à la république des Etats-Unis d’Amérique. L’autre option est de sérieusement appliquer les lois adoptées partout au pays, combinant des contrôles stricts aux frontières avec des contrôles musclés dans l’intérieur du pays. Les Etats-Unis d’Amérique enverraient dès lors un message consistant aux gens qui envisagent d’immigrer clandestinement qu’ils n’ont pas le droit de venir au pays et qu’ils seront déportés lorsque découverts. Pas de messages mixtes, pas de manque d’honnêteté et beaucoup moins de cadavres aux frontières. LES IMMIGRANTS CLANDESTINS SONT-ILS NECESSAIRE A L’ECONOMIE AMERICAINE ? Les immigrants clandestins forment une très grande portion de la force de travail agricole que se soit dans le secteur fruits ou légumes. Des estimés crédibles, qui incluent le sondage national des travailleurs agricoles du département de travail estime le nombre à environ un quart ou moins de la force totale de ce secteur de travail. A l’instant ou le débat se focalise sur le contrôle de l’immigration clandestine, comme il l’est bien souvent dans le Congrès et sur le chemin des campagnes électorales, les gens commencent à demander : Si nous coupons le flot de main d’œuvre illégale, comment pourrons-nous nous payer des produits agricoles frais ? Est-ce que les tomates ne seront pas aussi chères que le bœuf et est-ce que la laitue ne sera pas réservée aux plus riches ? Les lobbysmes en faveur des agriculteurs qui utilisent les immigrants clandestins sont contents d’entendre ces questions être posées. Si le public croit que les prix de vente de détail des fruits et légumes dépend sur la présence des immigrants clandestins sur les champs de récolte, il est moins probable qu’il revendique vigoureusement le contrôle de l’immigration clandestine. Au minimum, la population sera sympathique aux appels pour un programme d’ouvriers invités, dans le cas où le flot des immigrants clandestins serait coupé, des travailleurs agricoles étrangers seraient importés pour une période déterminée durant le temps des récoltes. La force de travail illégale est-elle réellement requise pour produire des aliments à prix raisonnables ? Bien que certains économistes aient réalisé des estimés informels de l’impact de la force de travail clandestine sur les prix des aliments dans les supermarchés, le Centre pour les Etudes sur l’Immigration basé à Washington a publié une analyse de la situation. L’analyse a révélé que même une transition radicale à une force de travail totalement légale, c’est à dire sans l’utilisation d’immigrants clandestins, l’impact sur l’économie agricole serait pratiquement non existant. La hausse des prix serait minime et d’une durée courte, en fait moins que la fluctuation saisonnière traditionnelle qui se produit naturellement. Spécifiquement, « la hausse des prix dépendrait sur la saison, comme le suggère l’étude des économistes Wallace Huffman et Alan McCunn de l’université de l’Etat de Iowa (Krikorian 9 avril 1996) ». Durant l’été et l’automne, quand la majorité des fruits et légumes frais dans les supermarchés proviennent de récoltes domestiques, les prix seraient en général six pour cent plus cher pour la première et deuxième année de la mise en vigueur de la politique et après cette période de transition, les prix se stabiliseraient à environ trois pour cent plus haut que ce qu’ils auraient été jadis. Durant l’hiver et le printemps, l’impact initial serait marqué par une hausse de moins de quatre pour cent, pour finalement se stabiliser à moins de deux pour cent. Il faut remarquer que ces augmentations seraient contre cycliques, c’est-à-dire, que les augmentations seraient plus grandes lorsque les prix sont naturellement moindres (été, automne) et plus minimes lorsque les prix sont naturellement plus hauts (hiver, printemps). De toute façon, ces résultats sont probablement exagérés. Dans la vie réelle, les immigrants clandestins ne disparaîtront pas magiquement d’un seul coup. Leur proportion face à la force totale des travailleurs agricoles diminuerait graduellement sur une période de plusieurs années au fur et à mesure que les contrôles s’amélioreraient, ce qui donnerait le temps aux agriculteurs de s’ajuster. Les taux d’importations de fruits et légumes frais n’exploseraient pas non plus. L’étude a révélé qu’ils augmenteraient de moins d’un pour cent. Donc, qui récolterait les tomates ? Malgré l’augmentation du salaire minimum qui résulterait l’interdiction d’embauche des immigrants clandestins, les portes parole des cultivateurs sont correctes en affirmant que les chômeurs américains qui ne sont pas déjà familier avec le travail de ferme ne seraient probablement pas attirés par ce genre de travail. La théorie économique Freshman nous propose le débouché d’une telle situation. Premièrement, « les cultivateurs feraient une utilisation plus efficace de la ressource limitée déjà existante de main d’œuvre, en contraste aux pratiques courantes de notoriété gaspilleuses aux quelles ils sont devenus accoutumés, de façon à attirer plusieurs récolteurs en chômage et sous-employés. De plus, les cultivateurs feraient ce que d’autres hommes d’affaires font lorsqu’ils sont confrontés à une disponibilité infime de main d’œuvre : ils mécanisent leurs moyens (Krikorian 9 avril 1996) ». Si l’élimination totale des immigrants clandestins de la force de travail dans le domaine de l’agriculture n’a aucun effet discernable sur les consommateurs et que ceci ne mènerait pas à une augmentation des importations, alors quel rationnelle existe-t-il pour justifier un programme de travailleurs invités ? Le seul argument restant pour supporter un tel arrangement est qu’il aiderait à maintenir la marge de profits et les parts du marché de certaines sociétés américaines en augmentant la source des travailleurs agricoles et conséquemment en conservant les salaires bas. Vraisemblablement, une telle initiative ne pourrait être implémentée qu’avec le couplement d’un programme de subventions d’aide aux agriculteurs. Peu importe les décisions qui seront prises à ce sujet, il faut qu’elles soient basées sur des faits et non sur des voix dires ou des suppositions. Un fait prédominant est que ni les immigrants clandestins, ni les travailleurs invités ne sont nécessaires pour assurer que les Etats-Unis conservent une abondance de fruits et légumes. STRATEGIE DE CONTROLE Après une série de succès dans le renforcement des contrôles aux frontières, l’INS se propose maintenant de placer l’emphase sur une stratégie de contrôles à l’intérieur de la nation, dans des régions qui dans le passé n’était pas affectées par l’immigration clandestine mais qu’aujourd’hui au fur et à mesure que les stratégies des clandestins se perfectionnent deviennent des points d’entrées ciblés. A cette fin « l’INS a développé une stratégie de contrôle intérieur qui vise à systématiquement combattre l’immigration clandestine à l’intérieur des Etats-Unis en attaquant les causes et non seulement les symptômes (Interior enforcement, 17 novembre 2000). La stratégie de contrôle d’intérieur qui complémente les efforts de l’INS aux frontières prend compte des ressources de contrôle limitées dont l’agence dispose pour éliminer les immigrants criminels et clandestins, pour dérouter les contrebandiers d’humains, ainsi répondant aux pressions communautaires et plaintes au sujet de l’immigration illégale, cessant les bénéfices aux immigrants et la fraude de documents et en appliquant la loi sur l’immigration chez les employeurs. Ces priorités interdépendantes sont construites pour stratégiquement et systématiquement réduire au sens large la population de résidents illégaux aux Etats-Unis. Au fur et à mesure que l’INS implémentera ses stratégies, qui ont été développées de concert avec ses agents sur le terrain et divers corps policiers, la population de résidents sans documents aux Etats-Unis devrait graduellement décliner. En éliminant l’élément criminel parmi les clandestins et en combattant la contrebande humaine et autre pratiques abusives et mafieuses, l’INS espère améliorer la sécurité publique et protéger les droits d' immigrants légitimes. Pour rencontrer ces objectifs l’INS veut : - Identifier et éliminer l’élément criminel chez les clandestins. Les immigrants clandestins qui commettent des crimes violents posent un risque significatif aux communautés américaines. Certains immigrants criminels sont traduits en cour locale, d’Etat ou fédérale avant que leur statut d’immigrant puisse être déterminé et avant que l’INS puisse intervenir. L’INS est en cour d’adoption de moyens qui rehausseront son aptitude à identifier et retirer les immigrants criminels pensionnaires de pénitencier fédéraux et d’Etat et ceux qui ont accédé à la probation ou la libération conditionnelle. A fin de maximiser l’impact, l’INS développe aussi des plans régionaux de déportation pour pouvoir concentrer ses ressources dans les endroits problématiques à haute concentration. - De plus, l’agence renforcera et épandra les opérations de son centre d’application de la loi situé dans l’Etat du Vermont qui soutien d’autres organismes policiers au niveau fédéral, d’Etat et local en donnant accès 24 heures sur 24 à sa base de données sur les immigrants criminels. Pour prévenir la réentrée au pays d’immigrants déportés, l’INS travaillera de concert avec des gouvernements clef de pays de provenance pour développer et améliorer des méthodes de pistage et de contrôle des allés et venues incluant l’ouverture de nouvelle station d’inspection pré-envol. - Dissuader, démanteler et réduire la contrebande d’immigrants. La contrebande humaine, une industrie qui génère 56 milliards de Francs par année, devient un conduit majeur par lequel les immigrants clandestins entrent aux Etats-Unis chaque année. Passant son attention sur les conséquences des activités criminelles entourant les immigrants clandestins, l’INS va maintenant viser à démanteler l’infrastructure des organisations mafieuses utilisées pour promouvoir et profiter de l’immigration illégale. Ces efforts s’étendront des pays sources d’immigration aux sites de travail américains, s’attardant principalement aux contrebandiers, aux faussaires de documents, aux convoyeurs et aux employeurs non-scrupuleux qui participe et profite de l’immigration clandestine. - Minimiser les bénéfices d’immigration frauduleux et les abus d’autres documents. La conservation de l’intégrité du système d’immigration légale nécessite l’enquête acharnée et la poursuite judiciaire des fraudeurs de bénéfices et des abus de documents. La nouvelle stratégie donne une plus importante priorité aux machinations complexes identifiées par les centres de l’INS, la plus importante et unique entité pour la détection des applications frauduleuses, tout en promouvant une plus grande coordination nationale des enquêtes pour assurer un impact maximum. La concentration des efforts se fera sur les applications qui ont le plus grand potentiel d’être frauduleuses, tel que le renouvellement des cartes vertes perdues et ou volées et, les permis de travail. Pour les étrangers qui abusent les conditions de leurs visas, l’INS va imposer des pénalités, tel que l’annulation du visa et la déportation. - Répondre aux signalements d’immigrants clandestins par les communautés et créer des partenariats pour résoudre les problèmes locaux. L’INS va travailler de concert avec les communautés locales et les agences de contrôle pour identifier et définir les problèmes liés à l’immigration clandestine, et pour développer des plans opérationnels qu’adresseront ces difficultés. En élargissant ses opérations à son centre de support des contrôles policiers, qui manipule presque 8,000 requêtes par mois, l’INS peut mieux servir les divers corps policiers. La coopération entre les agences policières fédérales, des Etats et locales sera de plus rehausser avec la création et le déploiement d’équipes de réponse rapides (Quick Response Teams QRT), qui diminueront l’impact local qu’ont les activités criminelles et de contrebande des clandestins. Les agents des QRT travailleront de très près avec les corps policiers des Etats et locaux pour déterminer le statut des individus appréhendés et déporter ceux qui rencontrent les critères de déportation. - Empêcher et retirer aux employeurs l’accès aux travailleurs sans papiers. Des enquêtes récentes de l’INS révèlent un lien afférent entre la contrebande d’immigrants clandestins et l’embauche de travailleurs non-autorisés. En adressant ces deux cibles prioritaires par le biais de procurations renforcées, avec emphase sur le rôle crucial que jouent les employeurs, l’INS va épanouir la détermination de l’Administration en ce qui concerne la préservation d’emplois américains pour des travailleurs autorisés. - Par le biais de ses opérations de contrôle dans le milieu du travail, l’INS va viser à créer des liens avec les embaucheurs, à ouvertement conduire des vérifications et des sondages, et travaillera avec les employeurs après que les travailleurs illégaux sont retirés pour assurer un suivi continu des lois d’immigration. Les enquêtes criminelles se focaliseront sur les embaucheurs qui se prêtent aux plus maladroites violations des lois d’immigrations et des droits humains. QUELQUES EXEMPLES DE MISE EN ACTION DE L’INS - Operation Seek and Keep. Cette opération d’enquête d’agences multiples qui a durée toute une année et qui a été annoncée en novembre 1998, résultat dans le démantèlement du plus grand et plus complexe réseau de contrebande d’immigrants clandestins jamais interpellé par les autorités fédérales. Ce réseau a fait entrer illégalement plus de 10,000 personnes aux Etats-Unis, plusieurs à la requête d’employeurs recherchant de la main d’œuvre à bon marché. Après avoir récolté les énormes profits dérivés de trois années de misère et de désespérance humaine - le réseau a empoché plus de 220 millions de dollars US – les contrebandiers immigrants clandestins ont été traduits en justice et sont maintenant hors d’opérations. Les travailleurs sans papiers interpellés sont en processus de déportation des Etats-Unis, et les employeurs seront punis pour leurs offenses maladroites vis-à-vis les lois sur l’immigration. - Operation Over the Rainbow II. L’INS a annoncé les résultats de cette opération d’agences multiples et d’une durée d’une année en décembre 1998. Cette opération de contrebande humaine a estropié un groupe criminel responsable de l’entrée illégale d’environ 150 Chinois par mois aux Etats-Unis par le biais de la frontière Nord. L’INS estime que ces criminels, qui réclamaient un taux de passage de $47,000US par personne, sont estimés avoir accumulés jusqu’à $169 millions US sur une période de deux ans. Cette enquête a révélé que les illégaux ont été glissés au pays via le Canada en utilisant des documents frauduleux. Les illégaux ont alors été transportés à la ville de New York via la réserve indienne St-Régis de la tribus Mohawk du territoire Akwesasne qui se situe à cheval sur la frontière Etats-Unis / Canada. Les criminels du réseau de contrebande humaine ont été interpellés et traduits en justice pour contrebande d’immigrants clandestins. - Operation Dixie Junction. Le lien entre la contrebande d’immigrants clandestins et les violations du milieu de travail a clairement été établi dans ce dossier qui a vu un complot majeur, consistant d’un pipeline de trafic vers les employeurs, être éradiqué. Les illégaux ont été retirés du milieu de travail et des charges criminelles ont été déposées contre les contrebandiers et les employeurs (Atlantic Finishing, de l’Etat de Georgie, manufacturiers de vêtements). Ce dossier se concluait durant l’été de 1998. Le directeur et le propriétaire de la société ont reçus chacun une sentence de dix mois d’emprisonnement et une amende de $10,000US. La société a été chargée d’une amende de $84,000US. - Operation Fingerprint. En novembre 1998, plus de deux millions de pièces d’identité frauduleuses ont été saisies à Los Angeles dans la plus grande saisie de faux documents de l’histoire de l’INS. Les documents récupérés, avec une valeur de marché noir estimée à $800 millions US, étaient dirigé pour une distribution aux points clés du pays. Ces documents pouvaient être utilisés par des dizaines de milliers d’immigrants sans papiers pour travailler illégalement aux Etats-Unis. De plus, ces documents pouvaient aussi servir à obtenir illégalement des soins médicaux et autres bénéfices sociaux. LA PROPOSITION 187 DE LA CALIFORNIE ET SES LECONS « Ce qui est intéressant dans l’histoire contemporaine de la politique d’immigration aux Etats-Unis n’est pas seulement le fait qu’il y ait une augmentation de la xénophobie mais le fait qu’un juge fédéral ose suspendre une loi votée par le peuple californien. Comment peut-il agir ainsi ? Le juge ne fait que suivre la jurisprudence qui veut protéger les droits des étrangers et qui veut donner plus de légitimité aux minorités ethniques. En effet, les minorités que se soient les Afro-Américains, les Hispaniques ou les Asiatiques trouvèrent des moyens d’expression politiques et furent capables de protéger leur place et leur identité dans la société américaine grâce aux institutions de l’Etat, principalement le judiciaire. Il est important de reconnaître le rôle primordial joué par les juges dans la redéfinition de la citoyenneté américaine (Hollifield, 1997, p. 87)». L’année 1994 s’est terminée avec une population d’immigrés diffamée. Désormais le tapis de bienvenue a été retiré pour les masses pauvres, fatiguées et dénudées. Les étrangers ne sont plus les bienvenues parce qu’ils sont précisément perçus comme fatigués, pauvres et dénudés au moment ou le publique identifie la pauvreté avec la paresse et associe ce stéréotype à la cause principale de plusieurs malaises communautaires. Ce qui est important de souligné est que ce sentiment n’est pas limité aux militants de l’anti-immigration mais qu’il est répandu au sein des législateurs d’Etats et aux membres du Congrès. Un article de 1994 de magazine Time intitulé Abas les tyrannisés (Down the Downthrodden) cite un membre d’influence du Congrès disant : « L’inscription au bas de la Statue de la Liberté a été écrite avant l’instauration du bien-être social….Les gens de l’époque sont venus aux Etats-Unis pour y travailler. Des changements aux lois d’immigrations seront proposées et les clandestins déjà au pays seront ciblés pour les coupures inévitables de l’aide aux pauvres ( Lacayo, 19 décembre 1994) ». Au fur et à mesure que le Congrès décide de la façon de réduire les dépenses en matière de programmes d’assistance publique et autres services subventionnés par des fonds publics, il devrait prendre le pouls de la situation. Il fait très peu de sens de légiférer dans ce domaine sans examiner les lois et politiques d’immigration sous lesquelles les immigrants affectés ont été admis aux Etats-Unis et, la réduction de programmes fédéraux n’est pas une économie si elle passe tout simplement la responsabilité pécuniaire de ces programmes aux Etats et aux communautés où les immigrants et leurs familles sont installés. En même temps, les législatures des Etats, frustrées par les politiques et programmes fédéraux, devraient se retenir de la tentation de faire compétition au Congrès pour le contrôle des frontières. Sortie de cette frustration, les électeurs de l’Etat de la Californie on votés en faveur de la Proposition 187 le 8 novembre 1994. Cette loi est un effort dramatique pour forcer l’expulsion des immigrants sans papiers et pour dissuader leur entrée en les rendant incapable de bénéficier des services médicaux et autres services publics et, en refusant l’accès à l’éducation aux enfants des immigrants clandestins. Le bulletin de vote décrivait l’initiative en étant le premier dans l’ultime élimination de l’invasion d’immigrants clandestins. La loi a immédiatement été attaquée comme non-constitutionnelle par l’entremise de diverses poursuites civiles, et par conséquent sa mise en action fut restreinte. « Le 14 décembre 1994, le juge Marianna R. Pfaelzer de la Cour de District des Etats-Unis de l’Etat de la Californie émettait sa décision d’enjoindre les provisions majeures de la Proposition 187 jusqu’au procès (Mailman, 3 Janvier 1995)». Violations Constitutionnelles L’examen de la Proposition 187 nous révèle que le statut viole deux provisions de la Constitution des Etats-Unis : - 1. La clause de suprématie en allant à l’encontre de la loi fédérale sur l’immigration ; et - 2. Le 14e amendement, premièrement par la clause de déportation des résidents de l’Etat de la Californie sans avoir la possibilité d’être entendu par un tribunal et, deuxièmement, face à la clause de protection égalitaire de l’amendement, en refusant l’accès à l’éducation gratuite aux enfants d’immigrants sans papiers. La Proposition 187 prohibe l’accès aux services sociaux public à ceux qui ne peuvent pas clairement établir leur statut de citoyens américains, de résidence permanente légale ou d’immigrant admit temporairement pour une période de temps déterminée. Seulement les personnes se retrouvant de ces catégories peuvent bénéficier des services de santé subventionnés par l’Etat (autre que les services d’urgences mandatés par loi fédérale). Toutes autres personnes se verront refusés accès aux services ou bénéfices requis et seront dirigés par écrit de, soit obtenir le statut légal ou de, quitter les Etats-Unis et de se rapporter aux autorités, incluant l’INS. La Proposition 187 limite aussi l’accès aux écoles publiques aux citoyens des Etats-Unis et aux immigrants légalement reçus aux Etats-Unis pour y demeurer en permanence ou autrement autorisé d’y séjourner. Le nouveau statut oblige les commissions scolaires à notifier, dans un délai de 45 jours, l’INS et autres autorités de toute violation de cette provision, et d’aviser les parents de l’enfant qu’il se verra refusé accès à l’école dans un délai de 90 jours. Le refus de l’accès à l’éducation public aux enfants est particulièrement ouvert à des attaques constitutionnelles en considérant la décision de 1982 de la Cour Suprême dans le cas de Plyer versus Doe. Dans ce cas, le tribunal a tenu qu’un statut texan, qui sous toutes circonstances refusait accès à l’éducation publique aux enfants d’immigrants sans papiers, violait la Clause de Protection Egalitaire du 14e Amendement de la Constitution des Etats-Unis. Par contre, dans ce cas les commissions scolaires n’étaient pas tenues d’identifier les enfants qui n’étaient pas en possession de documents d’immigration réglementaires ou de les rapporter à l’INS, une nécessité de la Proposition 187 qui prétendument épeure les parents sans papiers et les poussent à retirer leurs enfants du système scolaire public. Conflits avec les lois fédérales La décision du procès Plyer fait jaillir deux thèmes conflictuels, variations desquels apparaissent dans le litige de la Proposition 187. D’un côté, en lui-même, le statut des immigrants sans papiers peut former une base suffisante pour empêcher l’accès aux bénéfices gouvernementaux qu’il accorde aux autres. De l’autre côté, le contrôle de l’immigration clandestine est strictement réservé aux autorités fédérales. Tandis que les Etats possèdent une certaine autorité d’action en ce qui concerne les immigrants illégaux, du moins où ces actions reflètent les objectifs fédéraux et aboutissent à un but légitime des Etats, le handicap imposé aux étudiants ne s’identifie à aucune politique établie du Congrès, et plus important, la classification des étudiants sans papiers n’opère pas harmonieusement à l’intérieur du programme fédéral de l’immigration. La nécessité contraignante de considérer le cas Plyer est pourquoi le statut blesse les enfants innocents et la société en général. Ces considérations ont été conclusives : l’analphabétisme est un handicap de conséquences graves pour une société développée. L’inhabilité de lire et écrire empêchera l’individu touché de contribuer positivement à la société et par conséquent en devient dépendant pour de l’assistance sociale. En déterminant la rationalité du statut, on peut, de façon appropriée, prendre en compte les coûts à la nation et aux enfants innocents qui sont les vrais victimes de cette Proposition 187. Est-ce que le procès Plyer contrôle la constitutionalité de la Proposition 187 ? D’après la décision orale du juge Pfaelzer, Plyer affecte directement seulement ceux qui cherchent à entrer ou demeurer dans les écoles élémentaires ou secondaires ; les universitaires ne seraient pas protégés. Pourtant, des parcelles du procès Plyer sont tissées dans une attaque constitutionnelle plus générale de la Proposition 187, plus particulièrement en ce qui touche la suprématie de la législation fédérale par rapport au sujet de l’immigration. Le Congrès possède l’indiscutable autorité sur la législation d’immigration et a exercer ce pouvoir de façon extensive dans le domaine de la régularisation d’entrées autorisées, des durées de séjours, du statut de résidence et de la déportation, et dans toutes autres facettes du traitement des sans papiers. En définissant à qui les bénéfices sont dus, le Congrès a intégré les classifications d’immigration dans une variété de programmes d’assistance public.

Comment on filtre l’Immigration Clandestine aux Etats-Unis?
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